Derrière l’engouement du Salon de l’agriculture, la dépression des exploitants agricoles
Derrière l’engouement du Salon de l’agriculture, la dépression des exploitants agricoles
Une exploitante agricole sur cinq serait touchée par la dépression, selon une étude de Santé publique France, une proportion supérieure à celle des hommes.
Dans l’Aveyron, en mars 2012. / REMY GABALDA / AFP
Les agriculteurs et agricultrices, et surtout les éleveurs et éleveuses, sont beaucoup plus enclins à subir des dépressions ou des burn-out que le reste de la population, selon une étude de Santé publique France (SPF) parue vendredi 22 février, à la veille du Salon de l’agriculture.
Selon cette étude conduite depuis 2010 dans cinq départements (Bouches-du-Rhône, Finistère, Pas-de-Calais, Pyrénées-Atlantiques et Saône-et-Loire), la dépression touche 13,6 % des hommes et 19,1 % des femmes travaillant comme exploitants (non salariés). Chez les salariés agricoles, elle affecte 14,7 % des hommes et 21,2 % des femmes, selon la même étude.
Les éleveurs particulièrement touchés
Dans le reste de la population, les dernières statistiques sur la dépression, publiées par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé publique France en octobre, faisaient état d’un « épisode dépressif » chez 9,8 % des 18-75 ans en 2017, touchant deux fois plus les femmes (13 %) que les hommes (6,4 %).
SPF avait ainsi mis en évidence que les agriculteurs exploitants présentaient une surmortalité par suicide par rapport à la population générale masculine, particulièrement dans les secteurs d’élevages bovins (lait et viande), selon une étude menée entre 2008 et 2010, derniers chiffres officiels parus sur le sujet.
Pourquoi les agriculteurs n'arrivent-ils plus à vivre de leur travail ?
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