Proche de Paris, Reims attire les investisseurs
Proche de Paris, Reims attire les investisseurs
Par Ludovic Clerima
La présence du TGV et l’opération d’aménagement Reims Grand Centre font de la ville des rois de France un lieu de choix pour l’investissement locatif.
C’est la ville de l’Est à laquelle on ne pense pas. Plus qu’une cité chargée d’histoire, Reims est depuis quelques années une terre fertile pour les investisseurs immobiliers. « Les investisseurs apprécient la stabilité du marché rémois. Il n’y a pas de pics à la hausse ou à la baisse sur les prix », observe Me Mennetret, notaire rémois. En cinq ans, le prix moyen du mètre carré dans l’ancien n’a quasi pas bougé (– 1,3 %), à 2 034 euros, selon les données de MeilleursAgents. « Il existe de fortes disparités selon les quartiers. Dans l’hypercentre, les prix progressent et se rapprochent des 3 000 euros le mètre carré », précise Fatima Dorkel, gérante de l’agence immobilière Era Reims Place Royal.
Une aubaine pour une ville située à 45 minutes en TGV de Paris et de ses (presque) 10 000 euros en moyenne par mètre carré. « Lorsque je passe près de la gare le matin, les wagons sont pleins à craquer de Rémois qui travaillent dans la capitale », témoigne le notaire. En service depuis 2007, la ligne à grande vitesse, contrairement à d’autres villes, a eu peu d’impact sur les prix ou les ventes de logements. « Les investisseurs sont toutefois bien plus nombreux, surtout dans le neuf où ils représentent les trois quarts des acquéreurs », souligne Johnny Huat, responsable d’agence pour Bouygues Immobilier Champagne. « Le TGV n’a pas créé le boom attendu au moment de sa mise en service, mais, depuis deux ans, ça bouge pas mal », ajoute-t-il.
Rendement moyen de 7 % brut
Outre le train, la ville fait l’objet d’une grande opération de réaménagement baptisée « Reims Grand Centre », dont les travaux devraient prendre fin en 2020. « C’était l’une de mes promesses de campagne : reconquérir les friches industrielles de la SNCF pour installer de nouveaux équipements, déclare Arnaud Robinet, maire (LR) de Reims. Nous allons créer une grande salle événementielle de 9 000 places, une piscine et une patinoire, des promenades, un nouveau parvis pour l’hôtel de ville, mais aussi des logements et des bureaux. » Au total, c’est cent hectares qui se transforment depuis 2015, dont sept hectares en cœur de ville.
De quoi offrir un supplément de visibilité à la ville. Car, côté performance des actifs immobiliers, Reims offre de belles possibilités, dans le neuf comme dans l’ancien. D’après MeilleursAgents, le rendement moyen pour un investissement dans une petite surface atteint 7 % brut pour un loyer moyen de 12,40 euros le mètre carré. Mais, attention, ces biens sont rares et ne représentent qu’un tiers du parc. « Dans l’hypercentre, une petite surface se négocie légèrement au-dessus des 100 000 euros », explique Me Mennetret. Dès que l’on s’éloigne du centre, les prix reculent, notamment le long de la ligne de tramway, avenue de Laon, ou dans le quartier Jean-Jaurès. « Les prix y sont plus bas que dans le centre, autour de 2 200 euros le mètre carré, et les perspectives de rendement bien meilleures. On peut y trouver des logements sous la barre des 60 000 euros, voire des 50 000 euros ! », affirme Mme Dorkel.
Clairmarais et Boulingrin
D’autres misent sur les quartiers qui montent. « Celui de Clairmarais est un bon exemple. C’est le coin des affaires. De nombreuses entreprises viennent s’y établir, car elles ne sont qu’à deux pas de la gare », explique Vincent Poidevin, gérant fondateur de l’agence Witry Immo. Un secteur dans lequel on trouve également des constructions neuves. « A proximité immédiate de la gare, nous proposons des deux-pièces à partir de 143 000 euros dont la rentabilité se situe entre 3,4 % et 3,8 %. En plein cœur de ville, avec le plafonnement Pinel, la rentabilité peut être inférieure, mais l’occupation est assurée », dit Marion Michau-Poncelet, directrice de programme adjointe Eiffage Immobilier en région Est.
La politique de grands travaux entamée par la ville redonne aussi de la vie à des territoires délaissés. C’est le cas de Boulingrin, un quartier « que les Rémois n’aimaient pas, mais qui, depuis, avec ses grandes halles classées, connaît un regain d’intérêt », constate M. Huat. Le prix du mètre carré y oscille entre 2 600 et 3 600 euros.