Goldman Sachs autorise ses salariés à tomber le costume ou le tailleur
Goldman Sachs autorise ses salariés à tomber le costume ou le tailleur
Par Véronique Chocron
La puissante banque d’affaires américaine a annoncé, mardi 5 mars, un assouplissement du code vestimentaire pour ses employés.
Le nouveau directeur général de Goldman Sachs, David Solomon, à New York, fin septembre 2018. / Shannon Stapleton / REUTERS
C’est un détail qui en dit long sur la métamorphose de Wall Street. L’arrogante banque d’affaires Goldman Sachs, emblématique des excès de la finance pendant la crise financière de 2008, a décrété l’assouplissement du code vestimentaire imposé à ses employés.
Les 36 000 salariés de la banque en ont été informés, mardi 5 mars, par une note de service interne, rédigée par David Solomon, le nouveau directeur général de Goldman Sachs, entré en fonction en octobre dernier.
Jusqu’à présent, costume, cravate, tailleur et souliers briqués étaient de rigueur pour les salariés de l’institution, qui fête cette année son 150e anniversaire. Une première entorse à cette convention avait toutefois permis, dès 2017, aux ingénieurs des divisions technologiques et numériques du groupe de s’habiller de façon plus décontractée.
Désormais, tous les salariés pourront adapter « un code vestimentaire flexible ». La note interne, révélée par l’agence Reuters, ne dresse pas la liste des vêtements qui seront autorisés dans les bureaux de la banque.
« Caractère changeant des lieux de travail »
« Nous savons tous ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas sur le lieu de travail », souligne le mémo, précisant tout de même que « bien sûr, une tenue décontractée ne convient ni pour tous les jours ni pour tous les types d’interactions. Nous vous faisons confiance pour faire preuve de discernement en la matière. »
Pourquoi l’illustre maison remise-t-elle l’uniforme du banquier et de la banquière d’affaires au placard ? La nouvelle direction de l’établissement évoque le « caractère changeant des lieux de travail dans leur ensemble, allant vers un environnement plus informel ».
La firme, qui se définit depuis quelques années comme une « Tech company », doit en effet donner des gages de modernité. Il s’agit notamment d’attirer les meilleures recrues, massivement aspirées par les géants de l’Internet de la Silicon Valley (Californie), où règne le look jean tee-shirt, incarné par le patron de Facebook, Mark Zuckerberg.
L’établissement était l’une des dernières maisons à entretenir la tradition du complet sur mesure en toutes circonstances. JPMorgan Chase autorise depuis trois ans ses employés à troquer le costume pour le polo, en mettant toutefois quelques limites : pas de tongs ni de sweats à capuche au bureau. Pour en arriver là, il aura fallu que Goldman Sachs se dote d’un nouveau patron, David Solomon, banquier et… DJ la nuit – sous le nom de « D.J. D-Sol ».