Après la finale de l’an passé, Lyon et Wolfsburg se retrouvent en quart de finale de la Ligue des champions. / GIUSEPPE CACACE / AFP

Cette affiche a tout d’une finale avant l’heure. Mercredi 20 mars, les équipes de Lyon et de Wolfsburg se retrouveront pour le match aller de quart de finale de la Ligue des champions féminine. Cette rencontre ce n’est, ni plus ni moins, que le choc entre les deux clubs qui dominent l’Europe. Ils se sont affrontés trois fois en finale ces six dernières années et sur les neuf dernières éditions de la prestigieuse compétition, l’OL en a remporté cinq (dont deux face à son rival allemand) et Wolfsburg deux (dont une face à l’OL).

« Quand on regarde le palmarès ces dernières années, il y a toujours eu au moins l’une des deux équipes en finale, à part en 2015 où le PSG avait affronté Francfort », ajoute Camille Abily, quintuple championne d’Europe, tout juste retraitée, et auteure du dernier but de la victoire (4 à 1) des Lyonnaises en 2018 en finale.

« Des monstres européens »

Milieu de terrain internationale, qui sera présente logiquement à la prochaine Coupe du monde au mois de juin, la néo-Dijonnaise Elise Bussaglia a fréquenté les deux clubs. Pour elle, on a affaire « au vrai classique » du football féminin européen, à l’image d’un Real Madrid-Bayern Munich ou d’un FC Barcelone-Chelsea.

« Il n’y a pas photo quand on regarde les palmarès mais aussi les effectifs. Ce sont des monstres européens. Lors du tirage au sort, quand on fait partie de l’une ou de l’autre équipe, on préfère se rencontrer à la fin qu’en quart », raconte celle qui a joué de 2012 à 2015 à Lyon, puis de 2015 à 2017 à Wolfsburg.

Wolfsburg-vs-Lyon | 2012-13 UEFA Women's Champions League Final
Durée : 01:43

La structure de ces équipes est également comparable. Ce sont d’abord deux sections féminines à l’intérieur d’un club professionnel masculin, à la différence, par exemple, du FFC Francfort ou du Turbine Potsdam, deux clubs entièrement féminins (vainqueurs de la Ligue des champions respectivement en 2015 et en 2010).

Infrastructures de haut niveau

Lyon et Wolfsburg ont également chacun un président qui a investi énormément dans son équipe féminine. Pour Camille Abily, l’OL et Wolfsburg possèdent vraiment « des infrastructures de très haut niveau » et sont « des exemples à suivre. »

Elise Bussaglia n’a aucun doute sur l’avance que les deux clubs ont sur la concurrence. « Ce sont deux clubs qui se sont les plus développés. Wolfsburg a par exemple son propre ministade à côté de celui des hommes, explique-t-elle. Les Lyonnaises bénéficient un peu de la même chose avec les installations liées au Parc OL, notamment le stade d’honneur de 1 500 places situé dans le centre d’entraînement. Les joueuses ont le même accès que leurs homologues masculins, parfois elles jouent même au grand stade. »

Lorsque l’on examine les deux effectifs, on saisit immédiatement la puissance de Lyon et de son adversaire. Chacun est bâti de la même manière : une ossature nationale, française ou allemande, et une plus-value apportée par de très bonnes joueuses étrangères. A Wolfsburg, on compte notamment sur la Danoise Pernilla Harder, élue meilleure joueuse UEFA en 2018 et deuxième au Ballon d’or féminin derrière… la Lyonnaise Ada Hegerberg.

« Harder est une très grande joueuse, technique et très rapide, capable d’éliminer à tout moment et qui nous avait mises en difficulté », confie Camille Abily. Mais il y a aussi la Suédoise Nilla Fischer, défenseuse au club depuis 2013, ou encore l’Islandaise Sara Gunnarsdottir, qui a beaucoup progressé au milieu de terrain. Blessée, la Suissesse Lara Dickenmann, qui a joué six ans à Lyon avant de rejoindre Wolfsburg en 2015, ne participera pas à la rencontre.

Un carton rouge qui a tout changé

Une différence notable apparaît cependant entre les deux rivaux. Au niveau du style, là où l’Olympique lyonnais affiche, grâce notamment à la Japonaise Saki Kumagai, à l’Allemande Dzsenifer Marozsan ou encore aux Françaises Eugénie Le Sommer ou Amandine Henry, un jeu basé sur la technique et le contrôle du ballon, Wolfsburg met en place un jeu plus direct, qui s’appuie sur un engagement athlétique qui fait sa force.

La saison dernière, le tournant du match avait été un carton rouge au début des prolongations alors que Wolfsburg menait 1 à 0. Expulsée à la 96e minute, l’internationale allemande Alexandra Popp avait précipité la chute de son équipe. En deux minutes, 98e et 99e, l’OL avait égalisé et pris l’avantage avant de tuer le suspense avec deux nouveaux buts.

VfL Wolfsburg - Olympique Lyon | Highlights | Finale - UEFA Women's Champions League
Durée : 05:20

« Ces matchs ont toujours été tendus depuis plusieurs années. Le talent est présent dans chaque équipe, analyse Elise Bussaglia, les petits détails vont faire la différence. » La victoire risque de pencher vers l’équipe qui commettra le moins d’erreurs. Une habitude que l’OL espère poursuivre sur la route d’un quatrième sacre consécutif.