Le trou d’air du commerce mondial, reflet du ralentissement conjoncturel
Le trou d’air du commerce mondial, reflet du ralentissement conjoncturel
LE MONDE ECONOMIE
Les échanges de marchandises n’ont crû que de 3,3 % sur 2018, après 4,7 % en 2017, selon l’Institut de prévision néerlandais CPB. La tendance pour 2019 est à l’avenant.
Un employé travaille sur la ligne d’assemblage d’une usine de fabrication de poids lourds à Xian, dans la province de Shaanxi (centre de la Chine), le 26 mars. / China Stringer Network / REUTERS
Coup de mou pour le commerce mondial. En net repli fin 2018, les échanges de marchandises n’ont crû que de 3,3 % sur l’année, après 4,7 % en 2017, selon les chiffres de l’Institut de prévision néerlandais CPB (Netherlands Bureau for Economic Policy Analysis). La tendance, pour 2019, est à l’avenant. Les entreprises manufacturières des grandes puissances marchandes du globe voient leurs carnets de commandes se dégarnir.
Cette faiblesse dans les échanges se nourrit du ralentissement conjoncturel, tout autant qu’elle l’alimente. « Le commerce mondial explique entre un tiers et la moitié de la croissance mondiale et vice versa », souligne Ludovic Subran, économiste en chef de l’assureur-crédit Euler Hermes.
Le coup de frein de l’économie chinoise joue un rôle clé. Le géant asiatique représente, à lui seul, 10 % des échanges commerciaux mondiaux. Résultat d’une baisse de régime structurelle, mais aussi de la surenchère protectionniste lancée par Washington, son commerce extérieur vacille.
Epuisement du stimulus fiscal américain
En février, ses exportations se sont effondrées de plus de 20 % et ses importations ont reculé de 5,2 %. Ses plus proches partenaires en subissent le contrecoup. Le reste de l’Asie notamment, mais aussi l’Allemagne, où les nouvelles commandes à l’export se sont inscrites en baisse en mars, pour le sixième mois d’affilée.
Tandis que la croissance mondiale ralentit, l’investissement des entreprises fléchit. « Elles vont acheter moins de robots au Japon ou en Allemagne, note William de Vijlder, chef économiste de BNP Paribas. Cela pèse aussi sur le commerce international. » Dans les mois à venir, l’épuisement du stimulus fiscal américain pourrait contribuer à freiner encore la dynamique, alors que les Etats-Unis demeurent le premier importateur mondial.
A contrario, le plan de soutien monétaire et budgétaire mis en place par Pékin pour soutenir son économie remettra sans doute un peu de charbon dans la locomotive. Sous réserve que Donald Trump ne finisse pas par relever les taxes américaines sur les importations chinoises, comme il a menacé de le faire…