Adrien Rabiot ne sera pas licencié par le PSG pour avoir « liké » une vidéo Instagram et être sorti en boîte de nuit après l’élimination du club en Ligue des champions. / FRANCK FIFE / AFP

A défaut de nouveaux épisodes d’une épopée en Ligue des champions, le Paris-Saint-Germain sait « feuilletoner » son quotidien. Notamment concernant la série Adrien Rabiot VS le PSG. Le club de la capitale a mis à pied six jours – sans salaire – son milieu de terrain international pour avoir « liké » une vidéo sur Instagram après l’élimination du PSG en Ligue des champions, annonce RMC Sport samedi 6 avril.

Dans les épisodes précédents, le Français, écarté de l’équipe première pour avoir refusé de prolonger son contrat – aux conditions du club – en décembre, a été reçu en entretien par les dirigeants parisiens Jean-Claude Blanc (directeur général délégué) et Antero Henrique (directeur sportif) à la fin de mars. Lui était reproché d’avoir aimé la vidéo provocatrice de Patrice Evra après le come-back de Manchester United, éliminant le PSG de la Ligue des champions, une nouvelle fois dès les huitièmes de finale. Et d’être sorti en boîte de nuit au soir de cette défaite de ses coéquipiers.

Si les spéculations allaient bon train – anticipant jusqu’à un licenciement du milieu de terrain –, l’épisode du jour serait presque déceptif pour les observateurs. Finalement, le club n’a retenu que l’affaire du « like » pour sanctionner son joueur, selon la lettre envoyée par le PSG pour notifier sa sanction.

Le joueur a causé « un trouble caractérisé »

Pour les dirigeants parisiens, Adrien Rabiot « a causé un trouble caractérisé au sein du club compte tenu notamment de la répercussion médiatique qui s’en est suivie mais surtout des graves incidents qui se sont déroulés lors de l’entraînement au Parc des Princes le dimanche [suivant] avec les supporteurs qui [l’]ont clairement mis en cause. » Six jours de mise à pied disciplinaire avec retenue de l’intégralité de son salaire sanctionnent le joueur, une peine déjà purgée entre les 15 et 20 mars lorsque l’ancien « Petit Prince du Parc » était mis à pied à titre conservatoire.

« Vous êtes obligés à un devoir de loyauté et de réserve… C’est d’autant plus intolérable que cela a nui à la cohésion et à la sérénité de l’équipe à laquelle vous appartenez », ajoute le PSG dans la lettre, dévoilée par RMC Sport.

Mis au ban de l’équipe première depuis la mi-décembre – il n’est plus apparu sur une feuille de match –, Adrien Rabiot accumule les sanctions de la part de son toujours club. Libre de tout contrat à la fin de la saison, le joueur – et son agent de mère – souhaite choisir librement sa nouvelle équipe, ce qui ne passe pas auprès de son club formateur – qui voit s’envoler la possibilité d’un lucratif transfert. A une sanction sportive, « il restera sur le banc pour une durée indéterminée », prononcée par Antero Enrique se sont ajoutées des pénalités financières.

Attendu à l’entraînement lundi

Le PSG lui a retiré sa prime d’éthique (un pourcentage de sa rémunération mensuelle) sur plusieurs mois pour un retard à une causerie lors du déplacement à Marseille, le 28 octobre, et son absence au stage organisé au Qatar en janvier.

Coutumier des clashs avec son club – à l’été 2014 sa prolongation avait déjà été un feuilleton complexe – Adrien Rabiot avait défrayé la chronique à quelques jours de la Coupe du monde 2018 en refusant publiquement d’être réserviste de l’équipe de France. Le joueur peut contester la sanction en saisissant la commission juridique de la Ligue de football professionnelle (LFP), ce qu’il avait fait en janvier – et obtenu gain de cause – pour contester son écartement du groupe professionnel.

En choisissant une sanction somme toute légère – elle a déjà été effectuée –, le PSG évite de relancer la série Adrien Rabiot par un « cliffhanger » final. D’autant que des spécialistes du droit du travail ont estimé qu’avoir « liké » une vidéo « semble a priori très très léger pour justifier un licenciement pour faute grave ». Pouvant être sacré champion de France dès dimanche contre Strasbourg (si Lille, second, ne s’impose pas), le club de la capitale aspire à se focaliser sur le sportif. Et faire oublier que les quarts de finale de Ligue des champions commencent cette semaine, une nouvelle fois sans eux. Attendu à l’entraînement lundi, Adrien Rabiot, lui, devrait regarder ses toujours partenaires depuis les tribunes. En préparant déjà le prochain épisode de sa série : dans quel club va-t-il « amener son talent » ?