Une motion de défiance contre Arnaud Lagardère en préparation à Europe 1
Une motion de défiance contre Arnaud Lagardère en préparation à Europe 1
LE MONDE ECONOMIE
Les salariés de la radio, qui s’interrogent sur la stratégie du groupe, se réuniront jeudi en fin de matinée pour voter le texte après l’annonce des chiffres d’audience Médiamétrie pour le premier trimestre.
Les locaux du groupe Lagardère à Paris. / PHILIPPE LOPEZ / AFP
Les salariés d’Europe 1 sont appelés à se réunir jeudi 18 avril en fin de matinée pour voter une motion de défiance contre l’unique actionnaire Arnaud Lagardère, a-t-on appris de source syndicale, confirmant une information de Libération. Le texte, en cours de rédaction, va reprendre les points d’inquiétude soulevés lors d’une assemblée générale organisée mercredi. « Nous avons décidé d’interpeller directement Arnaud Lagardère sur la stratégie », explique cette source.
L’AG se tiendra juste après la publication des chiffres d’audience Médiamétrie pour le premier trimestre. Depuis trois ans, Europe 1 n’a cessé de perdre des auditeurs et de l’argent (19 millions d’euros de pertes en 2017). Trois directeurs se sont succédé sans parvenir à redresser la barre. L’actuel patron, Laurent Guimier, le vice-PDG d’Europe 1, arrivé à l’été 2018, a remanié la grille en plaçant notamment à la matinale Nikos Aliagas, journaliste et animateur de télévision. Lors de la précédente vague Médiamétrie, portant sur novembre et décembre, Europe 1 avait poursuivi sa chute, enregistrant son pire score historique avec 6 % en audience cumulée (– 0,6 point sur un an, – 0,4 depuis la rentrée).
Mardi 9 avril, la rédaction numérique d’Europe 1 s’est mise en grève pour dénoncer les contrats précaires – 14 journalistes sur 29. Une réunion vendredi avec Laurent Guimier a déçu, car la direction a annoncé la titularisation de seulement trois personnes et la baisse prochaine des piges « pour des raisons budgétaires », selon un communiqué diffusé à la suite de la rencontre par les représentants de la rédaction numérique. « Une fois de plus, la direction refuse de pérenniser les effectifs de la rédaction numérique », selon le texte. La direction de son côté n’a pas souhaité communiquer.