Le Musée du Louvre, en avril 2015. / Thibault Camus / AP

Après plus de deux ans de hausse, l’activité touristique a nettement reculé en France au premier trimestre, « probablement » à cause du mouvement social des « gilets jaunes », selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

Pour les trois premiers mois de l’année, la fréquentation des hébergements collectifs touristiques – exprimée en nuitées – a baissé de 2,5 % sur le territoire, comparé à la même période de 2018, selon des chiffres provisoires publiés jeudi 9 mai. Si ce recul est plus marqué pour les touristes étrangers (– 4,8 %) que pour les touristes français (« résidents », – 1,5 %), il concerne les deux clientèles. Il contraste fortement avec le trimestre précédent, marqué par une hausse de 2 %, et met un terme à « plus de deux ans de hausse continue de la fréquentation touristique », observe l’Insee.

Seuls les hôtels 4 et 5 étoiles tirent leur épingle du jeu

Cette hausse avait abouti à un record de fréquentation touristique en 2018 dans l’Hexagone, avec plus de 438 millions de nuitées, un chiffre en hausse de 2,4 % comparé à l’année précédente.

Quant à la fréquentation hôtelière, elle recule de 1,3 % de janvier à mars 2019, comparé à la même période un an plus tôt, après une hausse de 1,5 % au trimestre précédent. Seuls les hôtels haut de gamme, 4 et 5 étoiles, tirent leur épingle du jeu en maintenant leur niveau de fréquentation. Là encore, cette baisse met un terme à « une progression continue depuis le quatrième trimestre 2016 », et elle est plus marquée du côté des touristes étrangers (– 3,4 %), alors que celle des Français ne s’effrite que de 0,4 %.

Paris moins attractive

C’est en Ile-de-France que les nuitées hôtelières « diminuent nettement » (– 4,6 %), pour les touristes étrangers comme pour ceux issus du territoire national, « probablement en lien avec le mouvement social des “gilets jaunes” », affirme l’Insee, tandis que dans les villes de province, la baisse n’est que de 0,8 % pour les deux catégories.

En revanche la fréquentation des touristes étrangers est restée dynamique dans les massifs de ski (+ 4,2 %), alors que celle des Français chutait de 3,1 %. Ces derniers ont souvent opté pour le littoral (+ 4,8 %) afin de profiter des « conditions météorologiques très clémentes » du début d’année, dit l’Insee.

Quant à la fréquentation des autres hébergements collectifs touristiques (résidences de tourisme, villages de vacances, maisons familiales, auberges de jeunesse), elle chute de 4,5 % alors qu’elle avait progressé de 3,6 % au trimestre précédent, sur un an. En pleine saison des sports d’hiver, la fréquentation de ces hébergements a chuté dans les massifs de ski : – 7,6 % pour les touristes français et – 8,2 % pour les étrangers.

Pour les trois premiers mois de l’année, l’Ile-de-France a représenté plus du tiers (36 %) des nuitées hôtelières et environ 12 % des nuitées en hébergements collectifs du territoire national.