LA LISTE DE LA MATINALE

Affiche d festival Musiques métisses à Angoulême. / DR

C’est un tour du monde que nous vous proposons aujourd’hui, avec une sélection de festivals prévus dans les semaines à venir. Des musiques traditionnelles fidèles à leur histoire jusqu’aux croisements avec les derniers sons de l’électro, chants sacrés aux rythmes suscitant l’envie de danser, de l’intime au festif… des dizaines de musiciens mettront en voix et instruments les cultures les plus diverses.

Musiques métisses, du 31 mai au 2 juin, à Angoulême

Festival voyageur, par son propos musical, précurseur dans la diffusion des musiques dites « du monde » (créé en 1976 par Christian Mousset, avec d’abord une partie jazz), Musiques métisses l’est aussi dans les déplacements de son site dans la ville d’Angoulême (petites salles, île de Bourgines, La Nef).

Son nouveau lieu d’attache sera cette année l’esplanade des Chais-Magelis et les jardins alentour, au bord de la Charente. Sont notamment au programme les chanteuses Mélissa Laveaux (Canada), Fatoumata Diawara (Mali), Muthoni Drummer Queen (Kenya), les chanteurs Blick Bassy (Cameroun), Seun Kuti (Nigeria) avec le saxophoniste londonien Soweto Kinch, les groupes BCUC (Afrique du Sud), Delgres, Awaz (quatre interprètes venus d’Albanie, du Kurdistan syrien et du Kurdistan iranien)…

Un panorama de la scène actuelle, qui va des musiques traditionnelles aux apports de l’électro, du hip-hop, qui font danser la jeunesse un peu partout. Sylvain Siclier

Musiques métisses, esplanade des Chais-Magelis, à Angoulême. Du 31 mai au 2 juin. 18 € (vendredi 31 mai), 20 € (samedi 1er et dimanche 2 juin) ; forfait 3 jours, 48 €.

Printemps du monde, du 6 au 9 juin, à Correns

Affiche du festival Printemps du monde, à Correns. / DR

Organisé par Le Chantier, structure consacrée « aux nouvelles musiques traditionnelles et musiques du monde », installée à Correns (Var), le festival Printemps du monde parie sur l’envie de découvertes et de rencontres avec des concerts, dont plusieurs en création.

Claude Marti, avec le guitariste Gérard Pansanel, y chantera la langue d’oc, Tangok, avec les accordéonistes Miqueu Montanaro et Moser Adam, y jouera le tango dans ses croisements avec d’autres musiques, Les Souffleuses d’âmes exploreront en musiques « l’amour, la femme, la terre », le duo Paulin Courtial (guitare, basse) et Arnaud Cance (chant, percussions) animera le bal, la musique de l’hindoustanie sera évoquée par Brigitte Menon (sitar) et Nabankur Bhattacharya (tablas), l’Italie par La Buonasera… S. Si.

Printemps du monde, à Correns (Var). Du jeudi 6 au dimanche 9 juin. De 11 € à 23 €. Forfait 35 €. Accès libre dimanche 9 juin.

Arabofolies, du 7 au 16 juin, à l’Institut du monde arabe, à Paris

Affiche du festival d’Arabofolies, à Paris. / DR

Programme en trois parties durant la saison de l’Institut du monde arabe, à Paris, Arabofolies, « festival musical, des arts et des idées », comme il se présente, propose, après la thématique Résistances, en mars, celle des Transmissions, du 7 au 16 juin, pour une série de concerts, rencontres littéraires et projection du film documentaire Dancing in Jaffa (2018), d’Hilla Medalia.

Vendredi 7 juin, le collectif Arabic Sound System présentera une soirée clubbing, prévue pour se terminer au petit matin. Samedi 8 juin, le chanteur Salim Fergani, fils de Mohammad Tahar Fergani (1928-2016), l’une des grandes voix du malouf, et petit-fils d’Hamou Fergani, viendra interpréter, avec dix musiciens, la nouba Maya, « pièce maîtresse du raffinement arabo-andalou ». Dimanche 9 juin, ce seront les musiciennes du groupe Lemma (voix, percussions, guembri), puis le week-end suivant (vendredi et samedi), une carte blanche au rappeur Demi Portion, qui convie entre autres Fanny Polly, Billet d’humeur, Mono, Kacem Wapalek, Rocé, Mystik… et pour le final, dimanche 16, l’Ensemble El Mawsili, issu de l’école de musique fondée en 1991 par Farid Bensarsa à Saint-Denis. S. Si.

Arabofolies, à l’Institut du monde arabe, 1, rue des Fossés-Saint-Bernard, Paris 5e. Mo Jussieu. Du vendredi 7 au dimanche 16 juin. De 12 € à 25 €.

Festival des voix, des lieux… des mondes, du 14 au 23 juin, à Moissac et Lafrançaise

Affiche du Festival des voix, des lieux... des mondes à Moissac. / DR

Un cloître magnifique datant de la fin du XIe siècle, une chapelle, un ouvrage de style Art déco, des places, des jardins. A Moissac (Tarn-et-Garonne), la musique se déploie dans des lieux de patrimoine et de verdure qui lui apportent un supplément d’âme.

Après Fatoumata Diawara et Goran Bregovic, têtes d’affiche des deux premiers soirs, sur une scène surplombant la vallée du Tarn, derrière l’église de Lafrançaise, commune voisine d’une quinzaine de kilomètres, Moissac recevra en son abbaye Saint-Pierre (inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco), et dans la chapelle du Séminaire. Outre le Trio Joubran, célèbre fratrie virtuose d’oudistes palestiniens, Salif Keita, qui reprendra des titres de son nouvel et dernier album (d’après les dires du chanteur), s’y produiront également Paloma Pradal, Terez Montcalm, Mayra Andrade, et le trio de Dan Gharibian. Ailleurs, sur la scène du « village des voix », on pourra profiter gratuitement d’une kyrielle d’artistes régionaux. Patrick Labesse

Festival des voix, des lieux… des mondes, à Moissac et Lafrançaise (Tarn-et-Garonne). Du vendredi 14 au dimanche 23 juin. De gratuit à 28 €. Forfaits de 30 € à 120 €.

Rio Loco, du 13 au 16 juin, à Toulouse

Affiche du festival Rio Loco à Toulouse. / DR

Prenant le risque de provoquer quelques protestations chez certains au nom de la parité, Rio Loco propose une édition entièrement consacrée aux femmes artistes.

Ce 25e rendez-vous sur les berges de la Garonne, où se presse chaque année une foule nombreuse dans une ambiance familiale et bon enfant, verra défiler sur les trois scènes quelques figures notoires et beaucoup de noms moins exposés ou familiers.

Le programme joue la carte de l’éclectisme : reggae (la charismatique chanteuse jamaïcaine Jah9), soul-jazz (Lisa Simone), électro-hip-hop (la Kényane Muthoni Drummer Queen), rock stambouliote (Gaye Su Akyol), chanson rock (Jeanne Added), blues-rock haïtien (Moonlight Benjamin), afro-pop-folk (Fatoumata Diawara), électro-trad yéménite (le groupe israélien A-Wa), hip-hop (Kate Tempest, Sara Hebe), afrobeat (Lakuta), trip-hop (Neneh Cherry)…

La salsa pimentée « sauce afro » (Angélique Kidjo et ses invités, dans un hommage à Celia Cruz) clôturera ce panaché transculturel de saveurs musicales. P. La.

Rio Loco, prairie des Filtres, à Toulouse. Du jeudi 13 au dimanche 16 juin. 8,10 € en location, 7 € et 10 € sur place. Forfaits quatre jours 25,60 € en location, 25 € et 30 € sur place.

Arte Flamenco, du 2 au 6 juillet, à Mont-de-Marsan

Affiche du festival Arte Flamenco à Mont-de-Marsan. / DR

Rendez-vous attendu et très fréquenté des aficionados du flamenco (28 000 spectateurs en une semaine, selon les organisateurs), Arte Flamenco, à Mont-de-Marsan, propose une programmation soignée complétée par un large choix de stages, ateliers, scènes ouvertes, projections, rencontres et un festival off.

A l’affiche de cette 31e édition, toujours et encore des voix stupéfiantes, célèbres (Inés Bacan, José Valencia) ou en route pour le devenir (la jeune Maria Terremoto, fille du fameux cantaor Fernando Terremoto, décédé en 2010), des guitaristes d’une virtuosité radieuse (en duo, Diego del Morao – le fils de feu Moreito – et Antonio Rey, qui a accompagné Antonio Canales, Farruquito, Manuella Carrasco), des chorégraphes et danseuses très en vue (Olga Pericet et son spectacle Un cuerpo infinito, en hommage à la chanteuse et danseuse Carmen Amaya (1913-1963), Eva Yerbabuena). P. La.

Arte Flamenco, à Mont-de-Marsan. Du mardi 2 au samedi 6 juillet. De gratuit à 35 €. Forfaits de 87 € à 145 €.

Pueblo Latino, du 4 au 6 juillet, à Arvieu

Affiche du festival Pueblo Latino à Arvieu. / DR

Un nouveau venu sur le circuit des festivals de musiques du monde, Puerto Latino, au nom qui indique son propos, fait ses débuts durant trois jours à Arvieu (Aveyron), avec en ouverture, jeudi 4 juillet, une journée des enfants et les premières séances des stages menés par des musiciens programmés.

Vendredi 5, trois concerts avec le groupe La Mixtura (cumbia, salsa, rumba, funk…), Son del Puente (salsa) et la formation du percussionniste vénézuélien Orlando Poleo. Samedi 6, trois concerts aussi, avec la formation franco-colombienne Los Guayabo Brothers, le groupe Cumbia y Cardon et La-33, fondé en 2001 à Bogota, qui mêle musiques traditionnelles, salsa, rock, jazz et reggae. Bal, marché artisanal et gastronomique pour être un peu plus dans l’ambiance. S. Si.

Pueblo Latino, à Arvieu (Aveyron). Du jeudi 4 au samedi 6 juillet. De 15,80 € à 25,80 €. Forfaits de 31,60 € à 36,60 €. Accès libre aux moins de 12 ans accompagnés.

L’hommage, en disque et concerts, d’Angélique Kidjo à Celia Cruz

Cucala - Angelique Kidjo "Celia"
Durée : 03:48

Son premier coup de cœur pour la chanteuse Celia Cruz a eu lieu lors d’un concert à Cotonou, au Bénin. « J’avais 14-15 ans, se souvient Angélique Kidjo, née en 1960 près de la grande capitale économique du Bénin. Nous écoutions alors beaucoup de salsa (…) un monde d’hommes, alors voir d’un coup une femme sur scène mener la danse avec un groupe de mecs derrière elle, ce fut pour moi une sacrée claque ! » Venue vivre à Paris au début des années 1980, où elle a commencé sa carrière, Angélique Kidjo aura attendu près de quarante ans pour rendre hommage à la diva cubaine (morte en 2003).

Publié mi-avril, lalbum Celia (Verve/Universal Music) visite une infime partie du répertoire de Celia Cruz, à distance de la salsa clinquante et tape-à-l’œil, brillant d’une singularité captivante, avec sa touche d’afro-beat, ses pincées de son éthiopien ou oriental, sa fanfare (Gangbé Brass Band) et ses percussions béninoises.

De retour des Etats-Unis à la mi-juin, cette grande voix de la musique sera à la première journée de Solidays (21 juin), au festival Rio Loco à Toulouse (16 juin), au Festival du bout du monde à Crozon (Finistère, le 2 août) et à Jazz in Marciac (Gers, le 3 août). P. La.

Lieux, dates et tarifs de la tournée européenne d’Angélique Kidjo sur son site Internet.