Coupe du monde féminine : les Japonaises se rachètent en battant l’Ecosse
Coupe du monde féminine : les Japonaises se rachètent en battant l’Ecosse
Par Rémi Dupré (Rennes, envoyé spécial)
Tenues en échec par l’Argentine (0-0) lors de leur entrée en lice, les vice-championnes du monde se sont imposées 2-1 pour leur deuxième match, vendredi à Rennes.
La Japonaise Mana Iwabuchi (à droite) célèbre son but avec ses coéquipières lors de la victoire face à l’Ecosse, vendredi 14 juin, à Rennes. / David Vincent / AP
Et soudain, Asako Takakura esquissa un sourire. L’écran géant du Roazhon Park, à Rennes, indiquait la 23e minute du match et l’austère sélectionneuse du Japon ne put réprimer un rictus de satisfaction. D’une puissante frappe sous la barre transversale, Mana Iwabuchi venait d’ouvrir la marque pour les « Nadeshiko », dessinant leur victoire (2-1) face à l’Ecosse, vendredi 14 juin.
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Tenues en échec par l’Argentine (0-0) quatre jours plus tôt, les vice-championnes du monde ont relevé la tête pour leur deuxième match de la phase de poules de la Coupe du monde féminine de football. Cette fois, elles ont « pris des risques », suivant les consignes d’Asako Takakura. Ingénieuses combinaisons, attaques placées, myriade d’occasions... Le Japon a fait le spectacle en première période.
Une défense écossaise au supplice
Dans une ambiance de kermesse (gazouillis d’enfants, cornemuses et kilts), les coéquipières de Saki Kumagai, la capitaine, ont déroulé leur jeu face à des Ecossaises rapidement dépassées. Héroïque lors de sa défaite contre l’Angleterre (2-1), « l’équipe au tartan » a cru sauver les meubles en première période, lorsque Kim Little a dégagé sur sa ligne un ballon dévié de la tête par Saki Kumagai (32e). Mais quatre minutes plus tard, la capitaine écossaise, Rachel Corsie, a déséquilibré, dans sa surface, l’attaquante Yuika Sugasawa. L’arbitre a alors désigné le point de penalty et permis à Sugasawa, soucieuse de se racheter après son Mondial raté en 2015 au Canada, de doubler la mise.
Dans un Roazhon Park dépeuplé (13 200 spectateurs), la buteuse japonaise a remporté la plupart de ses duels et mis au supplice la défense écossaise. Vigilante sur sa ligne, la gardienne Lee Alexander a longtemps permis à l’Ecosse de conserver un mince espoir. Sur son banc, la très expansive sélectionneuse, Michelle Kerr, a incité ses joueuses à se ruer sur la cage nipponne. La frappe d’Erin Cuthbert a heurté le poteau (78e), puis la remplaçante Lana Clelland a profité d’une mauvaise relance de Nana Ichise pour réduire la marque (88e).
Les Japonaises ont ensuite joué la montre dans les arrêts de jeu, avant de se congratuler au coup de sifflet final. Manifestement soulagées, les « Nadeshiko » ont ensuite formé une ligne pour saluer très respectueusement leurs supporteurs.
Vers une troisième finale consécutive ?
« On a essayé de pousser dans les 25 dernières minutes, mais le Japon, qui a largement mérité sa victoire, reste l’une des meilleures équipes du monde », a soupiré Michelle Kerr en conférence de presse. Ses joueuses devront battre l’Argentine, mercredi 19 juin, pour espérer se qualifier pour les huitièmes de finale.
Quant aux Japonaises, bien organisées et inventives, elles ont su « mieux faire tactiquement et physiquement », comme l’avait appelé de ses vœux leur capitaine, Saki Kumagai, impériale à Rennes. « Contrairement au premier match, on a pu être nous-mêmes, on a pu jouer notre jeu », a déclaré Asako Takakura, la sélectionneuse.
Mercredi à Nice, les Nipponnes défieront l’Angleterre lors de la « finale » du groupe D. Avec un enjeu : la première place de la poule. « On doit encore s’améliorer sur notre anticipation des mouvements adverses et sur notre qualité technique, a estimé Asako Takakura. Contre l’Angleterre, qui est la troisième nation mondiale, on veut briller et exceller dans tous les domaines qu’on maîtrise. Donc on doit encore élever notre niveau. »
En France, l’ambitieuse sélectionneuse du Japon vise une troisième finale de Coupe du monde consécutive, après le sacre de 2011 et la perte du titre face aux Etats-Unis (5-2), quatre ans plus tard.