Des emplois et de l’eau pure : les promesses d’Anne Hidalgo pour les Jeux olympiques
Des emplois et de l’eau pure : les promesses d’Anne Hidalgo pour les Jeux olympiques
Par Denis Cosnard
La maire de Paris veut profiter de la manifestation sportive pour accélérer la transformation de la ville.
Les anneaux olympiques devant l’hôtel de ville de Paris, le 23 juin 2018. / LUCAS BARIOULET / AFP
Des emplois par milliers, de l’eau pure, des quartiers durablement accessibles aux personnes handicapées… A Paris, les Jeux olympiques (JO) et paralympiques n’apporteront pas seulement un peu de spectacle et d’agitation durant l’été 2024. Anne Hidalgo, la maire socialiste de la capitale, entend faire en sorte que cette manifestation sportive soit l’occasion d’« accélérer la transformation de la ville », avec des effets positifs avant, pendant et après la compétition.
Tel est le sens des vingt mesures présentées, mardi 25 juin, par ses adjoints Jean-François Martins et Célia Blauel. Un programme qui tombe à point nommé, à neuf mois des élections municipales à l’issue desquelles Anne Hidalgo espère bien être réélue.
Parmi les nouvelles promesses figure l’ouverture de 10 000 formations gratuites dans les domaines du BTP, de la sécurité et de la restauration. Les Parisiens non qualifiés qui sont visés pourront ainsi travailler durant les jeux, par exemple pour filtrer les entrées dans les stades ou servir dans les restaurants éphémères, et faire valoir ensuite ces nouvelles compétences. La mairie entend également « insérer 20 000 personnes dans l’emploi » en améliorant leur bagage grâce aux structures d’insertion par l’activité économique.
Des quartiers « 100 % accessibles »
Autre projet : la création à l’occasion des jeux de plusieurs quartiers « 100 % accessibles » aux personnes handicapées, qu’il s’agisse d’accéder aux logements, aux transports, aux commerces, aux équipements sportifs ou encore aux écoles. Ces quartiers pilotes devraient se trouver autour des sites olympiques et paralympiques, mais leur localisation exacte n’est pas encore connue.
Pour que les jeux ne bénéficient pas qu’aux athlètes olympiques, l’équipe d’Anne Hidalgo promet par ailleurs de créer « un nouvel équipement sportif par arrondissement », ainsi que deux parcours sportifs. Elle s’engage aussi à rénover quatre centres sportifs, qui seront mobilisés pour les entraînements olympiques, comme la piscine Georges Vallerey (20e arrondissement).
Plusieurs autres promesses étaient déjà connues, et sont confirmées, comme la construction, porte de la Chapelle, d’une arène de 8 000 places pour les épreuves de badminton, d’escrime-fauteuil et de para-badminton. Elle pourra en principe accueillir dès 2022 des compétitions sportives ainsi que des concerts et des spectacles, et devrait « contribuer à la métamorphose » de ce quartier en grande difficulté.
Rendre la Seine à la baignade
La mairie confirme également son engagement d’améliorer suffisamment la qualité de l’eau de la Seine pour que le fleuve soit « rendu à la baignade » à l’issue des épreuves. Depuis 1923, il est interdit de s’y baigner, en raison notamment de la présence de bactéries de type Escherichia coli. Tenir cette promesse nécessite en particulier d’équiper les stations d’épuration de Valenton (Val-de-Marne) et Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) de nouveaux systèmes de dépollution.
Anne Hidalgo entend aussi profiter des JO pour faire de Paris une ville « sans plastique jetable » d’ici à 2024. Cela passerait par la suppression des articles jetables en plastique au sein de l’administration en 2020, puis de tous les services publics parisiens (crèches, cantines, musées, etc.) en 2022. A terme, la mairie aimerait convaincre l’Etat d’obtenir l’interdiction pour tous de l’usage du plastique jetable.
Sur le front de l’écologie, Anne Hidalgo et son équipe souhaite en outre que la « voie olympique » réservée sur le périphérique aux sportifs et aux délégations durant les jeux soit conservée par la suite. Elle pourrait alors être utilisée par les transports en commun, les véhicules propres, et ceux comptant plusieurs passagers.
« Les jeux créent une contrainte doublement positive, commente Jean-François Martins, l’adjoint chargé des sports. Cela met une pression forte pour que les équipements, les projets se concrétisent en 2024, sans perdre de temps. Et cela suscite un supplément de bonne volonté chez tous nos partenaires, les entreprises, l’Etat, les autres collectivités, etc. »
D’autres restent beaucoup plus critiques. « L’urgence écologique devrait dicter à Anne Hidalgo de renoncer aux Jeux olympiques », juge Danielle Simonnet, qui sera la tête de liste de La France insoumise aux prochaines municipales.