La Cour suprême américaine a accepté vendredi d’examiner la légalité d’un décret du président Donald Trump qui supprime le programme Deferred Action for Childhood Arrival (DACA) qui protège de l’expulsion les jeunes immigrés entrés clandestinement dans le pays quand ils étaient enfants.

Environ 1,8 million de personnes, surnommées dreamers (rêveurs), bénéficient ou répondent aux critères du dispositif DACA, créé en 2012 par le président Barack Obama. Il leur permet de vivre et d’étudier aux Etats-Unis.

La Cour qui compte désormais cinq juges conservateurs sur neuf, entendra à partir de l’automne, à une date qui reste à déterminer, les arguments du gouvernement et des défenseurs du programme DACA. Les juges auront ensuite jusqu’à juin 2020 pour rendre leur décision, alors que le pays sera en pleine campagne électorale pour la présidentielle.

M. Trump, qui a fait de la lutte contre l’immigration illégale une priorité de son mandat, estime que ce programme ne fait qu’encourager à essayer d’entrer clandestinement dans le pays. Le président avait signé en septembre 2017 un décret mettant fin au DACA, qui a été bloqué par plusieurs tribunaux.

Chantage de Donald Trump

En novembre 2018, le ministère de la justice avait saisi la Cour suprême, estimant que M. Obama a mis en place ce programme « sans mandat ni même une autorisation du Congrès ou de la justice » et qu’il peut donc être supprimé « à n’importe quel moment ».

La fin du DACA pourrait entraîner l’expulsion de centaines de milliers de personnes, en majorité originaires d’Amérique latine, ayant grandi aux Etats-Unis après être entrés clandestinement sur le territoire avec leurs parents, parfois il y a plusieurs décennies.

Beaucoup de ces dreamers ont désormais des familles et des emplois et sont intégrés dans la société. Ils sont près de 700 000 inscrits au programme et 1,1 million supplémentaire sont admissibles mais non enregistrés.

L’hiver dernier, le programme avait été au cœur d’un bras de fer entre le président républicain et les parlementaires démocrates, qui avait conduit à la fermeture partielle des services fédéraux (« shutdown »), le plus long de l’histoire des Etats-Unis.

Le milliardaire avait proposé un sursis pour les dreamers en échange du financement d’un mur anti-clandestins à la frontière avec le Mexique et de mesures pour limiter l’immigration légale, alors que les démocrates demandaient une voie vers une naturalisation pour ces jeunes.

Lors des deux débats pour l’investiture démocrate cette semaine à Miami, plusieurs candidats ont promis une solution pour les dreamers s’ils étaient élus.