Au Maroc, un camp de migrants ravagé par un incendie fait « beaucoup de blessés »
Au Maroc, un camp de migrants ravagé par un incendie fait « beaucoup de blessés »
Le Monde.fr avec AFP
Le feu s’est déclaré dans des tentes en plastique et les abris de fortune installés devant la garez routière de Casablanca. Une enquête a été ouverte.
Dans le camp d’Oulad Ziane, devant la gare routière de Casablanca, en mars 2019. / FADEL SENNA / AFP
Un camp illégal de migrants à Casablanca, dans l’ouest du Maroc, a été ravagé par un incendie, 30 juin, dimanche faisant « beaucoup de blessés », a indiqué un responsable du camp.
Les autorités locales, qui n’ont pas fait état de victimes, ont indiqué que l’incendie a été maîtrisé et qu’une enquête a été ouverte pour « élucider les circonstances » du départ du feu, selon l’agence de presse officielle MAP.
Le campement illégal d’Oulad Ziane, installé devant la gare routière de Casablanca, est toléré par les autorités. Il abritait depuis des années plusieurs centaines de migrants issus de pays d’Afrique subsaharienne. C’est le plus grand et l’un des derniers camps informels du Maroc après de multiples démantèlements de camps dans le pays.
« Le camp a entièrement brûlé, avec beaucoup de blessés hospitalisés », a déclaré à l’AFP Camara Lassiné, qui se présente comme le « président de la communauté malienne » et porte-parole des autres communautés du camp.
« Structures mafieuses »
« Il y a eu une bagarre opposant une centaine de migrants pour une histoire de téléphone volé, et l’un d’eux a mis le feu et a appelé la police », a-t-il affirmé. Selon les autorités locales, « l’incendie s’est déclaré dans des tentes en plastique » et dans des abris de fortune faits de débris, établis par les migrants, en situation irrégulière. Caractérisé, selon un responsable associatif, par « le manque d’hygiène, les violences et les structures mafieuses », le camp d’Oulad Ziane a connu quatre incendies en 2018.
Des affrontements entre migrants et habitants du quartier se sont ajoutés aux tensions internes entre communautés. « On ne sait pas si on nous laissera revenir », s’est alarmé M. Lassiné.
Chaque année, des flux de migrants en provenance d’Afrique subsaharienne passent par le Maroc dans l’espoir de gagner l’Europe par la mer ou en franchissant les clôtures séparant le Maroc des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla.
Beaucoup finissent toutefois par s’installer dans le royaume, qui a mené deux campagnes de régularisation depuis 2014 et attribué des titres de séjour à quelque 50 000 clandestins, selon les autorités.
Les autorités rejettent régulièrement les critiques des défenseurs des droits humains qui dénoncent des « campagnes massives d’arrestations » menées dans le nord du pays pour déplacer les migrants vers le sud du pays.