Chez les étudiantes, l’usage de la pilule du lendemain en forte hausse
Chez les étudiantes, l’usage de la pilule du lendemain en forte hausse
Par Eric Nunès
Si 78 % des étudiants se considèrent en « bonne santé », selon l’étude de la mutuelle étudiante Heyme, ils ne se protègent pas plus qu’avant lors de leurs rapports sexuels.
En 2017, 80 % des étudiants se déclaraient en bonne santé et, cette année, ils sont 78 %. / Frank and Helena/Cultura/Photononstop
En 2017, 80 % des étudiants se déclaraient en bonne santé et, cette année, ils sont 78 % selon une étude de la mutuelle étudiante Heyme publiée mercredi 3 juillet, qui explore les conditions de vie, la sexualité et les addictions des étudiants. Toutefois, il demeure quelques sources d’inquiétude. Ainsi, il y a deux ans, 57 % des étudiants sondés reconnaissaient ne pas toujours utiliser un préservatif lors d’un rapport sexuel. Deux ans plus tard, le chiffre n’a pas évolué. Pourquoi se passer du capuchon en latex ? Parce qu’ils ont « un partenaire stable », répondent les intéressés. Problème : quand on interroge ces mêmes étudiants sur un dépistage des maladies sexuellement transmissibles en cas de changement de partenaire, seulement 20 % déclarent le faire à chaque fois.
Les préservatifs ne sont donc pas la règle. Et la pilule perd du terrain. En effet, 49 % des étudiantes déclarent cette année prendre une pilule contraceptive. Elles étaient 60 % en 2017. Pourquoi ne pas la prendre ? « Parce qu’elle a un impact négatif sur ma santé », affirment 25 % des sondées.
Corollaire d’un usage aléatoire du préservatif et d’une forte baisse de la pilule : le recours à la contraception d’urgence est en forte augmentation depuis plusieurs années. En 2015, la pilule du lendemain avait été utilisée par 28 % des étudiantes selon une étude de la LMDE, réseau mutualiste étudiant. En 2019, elles sont 46 % à déclarer à y avoir eu recours, dont 23 % plusieurs fois.
A une sexualité à risques s’ajoute un autre facteur de mal-être : le stress. Notamment lors des périodes d’examens, raison avancée par 89 % des jeunes femmes et 77 % des hommes. Des moments compliqués qui peuvent entraîner des problèmes de sommeil chez 55 % d’entre eux, dont 33 % seraient directement liés au stress. La seconde source de tension pour ces jeunes est « les problèmes affectifs » (73 % des femmes, 60 % des hommes).
Enfin, certaines addictions peuvent être une source de détérioration de la santé des étudiants. Les trois quarts d’entre eux ont déjà consommé de l’alcool et près de 25 % affirment que c’est pour ressentir le plaisir de l’ivresse. » En soirée, ils sont 44 % à déclarer enchaîner entre 3 et 6 verres, 15 % davantage encore.
La cigarette, quant à elle, n’est pas en perte de vitesse. En 2017, 25 % des étudiants se déclaraient fumeurs. Idem en 2019. Seul le cannabis reculerait : ils étaient 30 % à reconnaître en consommer en 2017, 22 % seulement en 2019.