Avec 21 °C, un record de chaleur enregistré près du pôle Nord
Avec 21 °C, un record de chaleur enregistré près du pôle Nord
Le Monde.fr avec AFP
« Le changement climatique a une influence » sur cette chaleur, selon un météorologue du ministère canadien de l’environnement.
Alert, au Canada, est l’endroit habité le plus septentrional de la planète. / STEPHANIE PERTUISET / AFP
C’est un « record absolu de chaleur » pour cette station. Le mercure a atteint 21 °C dimanche à Alert, au Canada, l’endroit habité le plus septentrional de la planète, à moins de 900 km du Pôle Nord. « C’est assez phénoménal comme statistique, c’est un exemple parmi des centaines et des centaines d’autres des records établis par le réchauffement climatique », a souligné auprès de l’Agence France-presse Armel Castellan, météorologue du ministère canadien de l’environnement.
Base militaire permanente établie au 82e parallèle, servant notamment à intercepter les communications russes, Alert abrite depuis 1950 une station météo. Il y a fait 21 °C le 14 juillet, 20 °C le 15 juillet : « C’est un record absolu, on n’a jamais vu ça », a déclaré M. Castellan. Mardi, à la mi-journée, il faisait déjà 17 °C.
3,4 °C de moyenne en juillet
De telles températures au nord, « c’est complètement foudroyant », d’autant que « ça fait une semaine et demie qu’on a des températures beaucoup plus chaudes qu’à l’habitude ». Le précédent record, de 20 °C, remontait au 8 juillet 1956, mais depuis 2012 plusieurs journées comprises entre 19 et 20 °C ont été enregistrées dans cette station située sur le rivage de l’océan Arctique.
La moyenne quotidienne pour un mois de juillet est de 3,4 °C à Alert, et la moyenne des températures maximales y est de 6,1 °C. La vague de chaleur actuelle s’explique par une « crête de haute pression » qui se maintient sur le Groenland, ce qui est « assez exceptionnel » et « aide à avoir des vents du sud » sur l’océan Arctique, a observé M. Castellan.
« Le changement climatique a une influence très indirectement ou directement, bien sûr », sur ce record, d’autant que l’Arctique se réchauffe trois fois plus vite qu’ailleurs sur la planète, a fait valoir le météorologue, y voyant une démonstration de plus de l’urgence à réduire drastiquement les émissions de carbone.