Apple délivre ses premières cartes de crédit aux Etats-Unis
Apple délivre ses premières cartes de crédit aux Etats-Unis
Par Vincent Fagot
L’Apple Card de la firme de Cupertino, en partenariat avec la banque américaine Goldman Sachs et avec Mastercard, a été mise en service, mardi, aux Etats-Unis.
Présentation de l’Apple Card lors d’une conférence d’Apple à Cupertino, en Californie, le 25 mars. / Tony Avelar / AP
Annoncées fin mars, les premières cartes de crédit proposées par Apple ont commencé à être attribuées aux Etats-Unis mardi 6 août. Fruit d’un partenariat avec la banque américaine Goldman Sachs et avec Mastercard, l’Apple Card permet à la marque à la pomme d’enrichir encore la gamme des services proposés à ses utilisateurs.
Apple avait déjà fait un pas significatif dans l’univers du paiement puisqu’il propose depuis 2014 le service Apple Pay, qui permet de réaliser des paiements sans contact avec son iPhone ou sa montre Apple Watch, et facilite les payements en ligne. Selon la firme de Cupertino, pas moins de 10 milliards de transactions devraient être ainsi effectuées par ses clients de cette manière en 2019.
Désormais Apple peut proposer une carte de crédit à ses couleurs. Pour convaincre les utilisateurs, le poids lourd américain des smartphones, a fourbi ses arguments, en soignant comme toujours « l’expérience utilisateur ». D’abord, il ne faut que quelques minutes pour obtenir sur son téléphone sa carte de crédit – une carte physique étant envoyée dans un deuxième temps au client.
Sans frais supplémentaires
Une fois le service activé, l’utilisateur bénéficie d’un système de récompenses pour tous les achats qu’il effectue avec son Apple Card, à hauteur de 2 % du montant de chaque transaction, et même 3 % lorsque l’achat a été effectué auprès de la marque à la pomme. Comme il s’agit d’une carte de crédit, l’utilisateur doit payer des intérêts sur les sommes qui lui sont avancées, lesquels varient entre 13 % et 24 %. Mais l’interface de l’Apple Card permet de gérer ses remboursements pour réduire au maximum les intérêts dus.
Par ailleurs, la société californienne promet que les clients n’auront à régler aucuns frais supplémentaires, comme ceux que réclament régulièrement les banques sur les transactions faites à l’étranger ou les frais de gestion.
Enfin dans la gestion de ses comptes au quotidien une interface permet d’identifier les différents postes de dépenses (nourriture, shopping, sorties…), ainsi que le lieu dans lequel chaque achat a été effectué – information parfois difficile à trouver sur un extrait de compte traditionnel.
Le service pourrait s’avérer rapidement très rentable
Même si Apple ne va pas aussi loin que Facebook – qui a annoncé le lancement, prochain, de sa propre monnaie, le libra –, la marque à la pomme renforce avec cette nouvelle initiative sa légitimité dans l’univers du paiement. Pour rassurer les clients, elle garantit qu’elle n’aura accès à aucune donnée sur les opérations effectuées par les utilisateurs de l’Apple Card. Goldmann Sachs, qui aura accès à ces informations, s’est également engagé à ne pas les partager avec des partenaires extérieurs.
De manière plus générale, cette nouvelle fonctionnalité illustre la capacité d’Apple à faire du smartphone un élément toujours plus central de notre quotidien. Avec sa Card, la compagnie enrichit encore son écosystème de services, espérant ainsi réduire les velléités de ses clients à passer chez des concurrents tels Samsung ou Huawei, respectivement numéro un et deux mondial du marché du smartphone.
Enfin selon certains analystes, le service pourrait s’avérer rapidement très rentable. Ainsi, pour Nigel Fletcher, analyste chez HSBC, la carte d’Apple a le potentiel de devenir rapidement l’une des dix plus populaires dans le pays, et dégager d’ici cinq ans un bénéfice annuel de l’ordre de 1,5 milliard de dollars (1,3 milliard d’euros) – selon une clé de partition entre les partenaires qui n’a pas été révélée. Dans un contexte marqué pour le géant de Cupertino par une érosion régulière des revenus issus des ventes de smartphone, Apple Card pourrait ainsi renforcer dans l’avenir son activité « services », qui connaît-elle une belle croissance (+ 15 % en un an selon les derniers résultats trimestriels).