Ligue 1 : au PSG, tudo (presque) bem
Ligue 1 : au PSG, tudo (presque) bem
Par Maxime Goldbaum
Le club parisien, ébranlé par la pire saison qu’il ait connue depuis l’arrivée des Qataris en 2011 et contraint par le fair-play financier, s’est renforcé intelligemment mais est toujours suspendu à l’avenir de sa star Neymar.
Le trio d’attaque du PSG lors d’un match face au Bayern Munich, en 2017. / CHARLES PLATIAU / REUTERS
Avec combien de points d’avance le PSG sera-t-il sacré champion de France à l’issue de la saison 2019-2020 qui a débuté ce vendredi 9 août ?
Grandissime favori à sa propre succession, le club parisien s’apprête à molester de nouveau ses petits camarades dans sa cour de récréation que représentent les terrains trop étriqués de Ligue 1. Point de suspense en championnat donc, mais des ambitions à réaffirmer en Europe – le véritable objectif des dirigeants qataris depuis leur arrivée – après deux éliminations consécutives en huitièmes de finale de la Ligue des champions.
Après une intersaison marquée par la réorganisation du secteur sportif autour de Leonardo, de retour au bercail, un mercato contraint par les limites du fair-play financier, et dans l’attente de la résolution du dossier Neymar qui agite le club depuis le début de l’été, le PSG reprend la saison en douceur avec la réception de Nîmes, dimanche 11 août au Parc des Princes, après avoir conquis le premier titre de la saison face à Rennes lors du trophée des champions (2-1).
L’avenir de Neymar toujours flou
La saison avait donc déjà bien commencé pour le PSG avec la nomination du Brésilien Leonardo au poste de directeur sportif dès le mois de juin pour remplacer le controversé Antero Henrique. Un retour aux sources pour celui qui avait évolué dans la capitale en tant que joueur lors de la saison 1996-1997 et qui avait déjà occupé le poste de directeur sportif de 2011 à 2013, à l’origine des venues de Zlatan Ibrahimovic, Thiago Silva ou Edinson Cavani.
Chargé de remettre de l’ordre dans une institution chancelante, ébranlée par la pire saison qu’elle ait connue depuis l’arrivée des Qataris en 2011, Leonardo s’est d’abord attelé à réaffirmer l’autorité du club. Il a ainsi édicté un code de bonne conduite, signé par l’ensemble des joueurs, censé ramener un semblant de discipline et montrer que le club est plus grand que ses joueurs, aussi importants soient-ils. Un message à peine voilé pour le plus incontrôlable d’entre eux, le Brésilien Neymar.
Après deux saisons gâchées par les blessures et une attitude discutable, le joueur le plus cher de la planète, arraché au FC Barcelone pour 222 millions d’euros, a fait part de ses envies d’ailleurs. Annoncé avec insistance du côté du club catalan, puis à la Juventus Turin, puis au Real Madrid, Neymar traîne son mal en patience. Et il ne manque pas de le faire remarquer. Son attitude taciturne pendant la tournée du PSG en Chine n’a pas manqué d’alimenter la machine à rumeurs. Mais peu de clubs semblent actuellement en mesure de faire venir le Brésilien que le PSG ne souhaite évidemment pas brader.
Construire quelque chose de grand
« C’est clair pour tout le monde qu’il veut partir, avait abondé Leonardo dans un entretien accordé début juillet au Parisien. Le PSG veut compter sur des joueurs qui ont envie de rester et de construire quelque chose de grand. Nous n’avons pas besoin de joueurs qui feraient une faveur au club en restant ici. »
La relation entre les deux hommes serait extrêmement fraîche depuis une discussion animée lors du retour de Neymar au Camp des Loges, le centre d’entraînement du PSG. Le directeur sportif aurait rappelé l’attaquant à ses obligations, lui indiquant notamment qu’aucun joueur n’était plus grand que le club, alors que le Brésilien avait pris pour habitude d’imposer son agenda personnel, et celui de ses sponsors.
Le joueur n’a en tout cas pas été convoqué pour le premier match de la saison face à Nîmes en raison des discussions « plus avancées qu’avant » concernant un éventuel transfert, a annoncé Leonardo, la veille de la rencontre. Le dirigeant a confirmé aux journalistes la poursuite de discussions pour un départ de l’attaquant âgé de 27 ans.
Dans l’attente de la résolution de cet épineux dossier, les dirigeants du PSG se sont attelés à renforcer un effectif limité qualitativement et quantitativement la saison passée, notamment au milieu de terrain, où le départ attendu d’Adrien Rabiot vers la Juventus Turin n’a fait que renforcer ce besoin.
Un effectif plus homogène
Mais contraint par le fair-play financier, le club de la capitale s’est montré « sage » sur le front des transferts. Pas de grandes folies donc, mais un mercato « d’opportunités », des « achats malins », pour reprendre la pudique formule des journalistes spécialisés dans les transferts. Par opportunité, comprendre des sommes avoisinants les 30 millions d’euros, une « broutille » désormais pour les clubs du Top 10 européen.
Si les noms sont moins ronflants que les années précédentes, ils répondent à une logique plus réfléchie de bâtir un effectif homogène – le symbole du tournant pris cet été par le club pour se solidifier structurellement.
Le PSG a donc déboursé 32 millions d’euros pour faire venir d’Everton le milieu de terrain sénégalais Idrissa Gueye, 30 autres millions pour le défenseur central français Abdou Diallo en provenance de Dortmund, et 18 millions pour le milieu offensif espagnol Pablo Sarabia, qui évoluait l’an passé avec le FC Séville. Le PSG a aussi conclu les arrivées du milieu de terrain portugais Ander Herrera, en fin de contrat à Manchester United, ainsi que du jeune espoir néerlandais Xavi Simons en provenance de la masia barcelonaise.
Au rayon des départs, le club parisien a perdu deux joueurs d’expérience, le gardien Gianluigi Buffon et le défenseur Dani Alves, mais qui n’avaient pas apporté tout ce que l’on était en droit d’attendre d’eux. Le PSG s’est aussi, et surtout ?, délesté de plusieurs de ses jeunes formés au club : Moussa Diaby, Christopher Nkunku ou Timothy Weah.
Avec ou sans Neymar, le PSG se construit sportivement autour de son autre pépite, Kylian Mbappé. Déjà très affûté lors des matchs de préparation, l’attaquant international français en a profité pour présenter ses excuses aux supporteurs parisiens après ses déclarations ambiguës lors des remises des trophées UNFP. Il avait alors réaffirmé son ambition de « prendre plus de responsabilités », au « PSG ou ailleurs ». Un incendie de moins à éteindre pour les dirigeants du PSG alors qu’une (nouvelle) saison charnière s’annonce pour le club.
Maxime Goldbaum
- Ligue 1 : L’OM de Villas-Boas débute par une inquiétante défaite. Il y avait comme un air de déjà-vu, samedi, sur la pelouse du stade Vélodrome pour le premier match de la saison de l’Olympique de Marseille. Une équipe presque inchangée après un mercato atone contraint par des finances exsangues, un niveau de jeu frôlant parfois l’indigence, et une défaite à la clé. L’OM s’est logiquement incliné (0-2) à domicile face au Stade de Reims, lors de la première journée de Ligue 1. Le nouvel entraîneur de l’OM, André Villas-Boas, a pu mesurer le chemin qui lui restait à parcourir pour espérer que son équipe termine sur le podium en championnat. Il avait notamment appelé ses joueurs à prendre « une revanche émotionnelle » sur Reims, l’OM n’ayant remporté aucune de ses deux rencontres contre les Rémois l’an passé (un nul 0-0 à domicile, puis une défaite 1-2 à l’extérieur). Monaco-Lyon, 0-3 ; Brest-Toulouse, 1-1 ; Angers-Bordeaux, 2-1 ; Montpellier-Rennes, 0-1 ; Dijon-Saint-Etienne, 1-2 ; Nice-Amiens, 1-0. Aujourd’hui : Lille-Nantes (15 heures), Strasbourg-Metz (17 heures), PSG-Nîmes (21 heures).