Le tintamarre dominical des motards en colère
Le tintamarre dominical des motards en colère
Par Olivier Razemon
La Fédération française des motards en colère proteste contre un contrôle technique obligatoire lors de la revente d’un véhicule d’occasion, à partir de la fin 2017.
Des motards, membres de la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC), participent à une manifestation, le 24 février 2007 près de l'Hôtel de Ville à Paris, pour interpeller les candidats à l'élection présidentielle sur une série de questions liées à la pratique de la moto. La fédération des motards a envoyé à tous les candidats un questionnaire pour qu'ils se positionnent sur leurs préoccupations en matière de sécurité routière notament. AFP PHOTO JACK GUEZ / AFP PHOTO / JACK GUEZ | JACK GUEZ / AFP
Vroom, vroom, vroom ! Ce dimanche, les adeptes de la sieste ont intérêt à prévoir des boules Quies. La Fédération française des motards en colère (FFMC) a appelé à manifester, ce week-end, dans 70 villes. A Paris, le cortège – environ 15 000 personnes – démarrera de l’esplanade du Château de Vincennes dimanche à 14 heures et se dirigera vers l’Hôtel de ville.
La FFMC se pose en représentante des usagers des deux ou trois roues motorisés, « du cyclo au gros cube », du blouson de cuir au cadre cravaté et toujours pressé, en passant par le livreur de pizzas payé à la course. Par ces manifestations, les « motards en colère » entendent protester contre un contrôle technique obligatoire, à partir de la fin 2017, lors de la revente d’un véhicule d’occasion. Le dispositif vise, selon le Conseil national de la sécurité routière, à « sécuriser le parc d’occasion ». Les motards paient en effet un lourd tribut aux accidents de la route. Mais selon les associations, cette mesure constitue simplement une « taxe supplémentaire ».
A Paris, le chahut dominical a également pour cible « les restrictions de circulation » voulues par Anne Hidalgo, en d’autres termes le bannissement des vieux véhicules diesel, particulièrement polluants, à partir du 1er juillet. L’Hôtel de Ville rappelle que, selon les chiffres de l’association indépendante Airparif, qui surveille la qualité de l’air, les deux-roues motorisés produisent près de la moitié des émissions de monoxyde de carbone dans l’agglomération parisienne. Ils contribuent également « presque autant que les bus et cars » aux émissions de particules fines.
« Première nuisance sonore pour les Parisiens »
Les manifestants ne parviendront sans doute pas à rallier à leur cause les riverains dérangés par le vacarme de 15 000 bolides lancés à bonne vitesse dans les rues de Paris. Mais au-delà du désagrément passager, la moto n’a plus autant la cote dans la capitale. Les passants ne supportent plus de cheminer sur des trottoirs communément considérés comme des parkings à ciel ouvert.
Même si le stationnement y est officiellement interdit, les deux-roues motorisés bénéficient, sauf en cas de danger immédiat, d’une « tolérance » de la part de la Préfecture de police.
Les trottoirs les plus fréquentés sont même piquetés de marques correspondant aux béquilles des motos. Le sujet constitue un passage obligé lors de toute réunion publique, presque à égalité avec les crottes de chien. Et celui qui prend alors la parole pour demander la verbalisation des contrevenants se fait applaudir.
Le bruit fait, en outre, officiellement partie des nuisances que veut combattre la Mairie de Paris, au même titre que la pollution. « Les deux-roues motorisés constituent la première nuisance sonore pour les Parisiens », rappelait Christophe Najdovski, adjoint (EELV) de Mme Hidalgo en charge des transports, lors de la présentation du « plan vélo » à la mairie du 11e arrondissement, en février. L’élu a également rappelé, à cette occasion, qu’il était personnellement favorable à ce que les propriétaires de motos et scooters paient leur stationnement, à proportion de l’espace occupé sur la chaussée. Il avait été chaleureusement applaudi par la centaine de personnes présentes.