Euro 2016 : la préfecture de Paris a demandé la fermeture de la « fan zone » les jours de match
Euro 2016 : la préfecture de Paris a demandé la fermeture de la « fan zone » les jours de match
Le Monde.fr avec AFP
Le préfet de police, Michel Cadot, a invoqué les menaces terroristes pesant sur l’événement et « l’état d’épuisement avancé » des forces de l’ordre confrontées aux conflits sociaux.
Le préfet de police de la capitale, Michel Cadot, le 16 avril à Paris. | MIGUEL MEDINA / AFP
Le préfet de police de Paris, Michel Cadot, a tenté d’obtenir la fermeture de la fan-zone du Champ-de-Mars les jours de match de l’Euro 2016, mettant en avant les menaces terroristes pesant sur l’événement et « l’état d’épuisement avancé » des forces de l’ordre confrontées aux conflits sociaux.
Stanislas Gaudon, du syndicat de police Alliance, a déclaré jeudi 2 juin sur i-Télé : « Le préfet de police a effectivement émis des réserves et il demande la fermeture de la fan-zone de la tour Eiffel pendant les matchs au Parc des Princes et au Stade de France. »
Il confirmait ainsi une information du journal Le Point, qui a révélé jeudi une lettre, datée du 26 mai, dans laquelle Michel Cadot avait proposé au ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve « de demander à la mairie de Paris » cette fermeture.
90 000 personnes chargées de la sécurité
La préfecture de police de Paris n’a ni confirmé ni démenti l’envoi d’une lettre du préfet à Bernard Cazeneuve. Mais un porte-parole a souligné que le préfet avait obtenu à la suite de ses échanges réguliers avec le ministre un renforcement des effectifs lui permettant d’assurer ses missions :
« Le comité de pilotage sécurité présidé par le ministre a pris acte de ces éléments et de la forte charge pesant sur la préfecture de police pour la sécurisation concomitante des stades et des fan-zones. Il a immédiatement renforcé les effectifs qui seront mis à disposition de la préfecture de police. »
Le premier ministre, Manuel Valls, qui avait d’abord exclu toute remise en question des fan-zones, a nuancé le week-end dernier sa position : « Si nous avions connaissance d’une menace précise, nous n’hésiterions pas à remettre en cause l’ouverture de telle ou telle zone », a-t-il expliqué au Parisien.
Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a lui justifié jeudi matin le maintien des fan-zones devant la commission d’enquête parlementaire sur la lutte contre le terrorisme :
« Si sous prétexte que la menace est élevée nous cédons à la menace en cessant d’être nous-mêmes, alors nous organisons la victoire des terroristes, et je pense qu’aucun gouvernement ayant la passion de la France et de la République ne le ferait, aucun, ni de droite ni de gauche. »
Il a rappelé que 90 000 personnes, dont plus de 77 000 policiers, gendarmes et pompiers, ainsi que 12 000 agents privés, assumeraient la sécurité des stades et les zones concernées.