Une compétition de drones… antidrones
Une compétition de drones... anti-drones
Par Jean-Michel Normand
Avec le soutien de la police, des étudiants néerlandais vont organiser des combats de drones pour stimuler la création de systèmes de défense mobiles.
DroneClash: the next level drone competition
Durée : 01:37
Une méthode originale
Comment inventer de nouveaux outils de neutralisation des drones, en combat rapproché ? Réponse de l’université de Delft, aux Pays-Bas : en organisant DroneClash, une compétition où s’affrontent en public des drones, comme s’il s’agissait d’un jeu vidéo. Il n’est pas sûr que les très sourcilleux hauts fonctionnaires du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), l’autorité qui en France a pris en charge la lutte contre la menace que peuvent représenter des drones mal intentionnés, seront convaincus par la méthode. Celle-ci mérite néanmoins d’être testée. Ne serait-ce que pour le spectacle.
Drones antidrones
L’idée du laboratoire de l’université de Delft est que chaque équipe en lice dispose de petits drones avec lesquels elle devra faire tomber ceux des autres équipes. Il ne s’agit pas d’un fight classique mais d’un prétexte pour stimuler le développement de drones… antidrones. Chaque équipe doit être capable de mettre à terre ses adversaires en utilisant les arguments de son choix, y compris en développant des programmes permettant d’éviter automatiquement un appareil ou, au contraire, d’éliminer un adversaire en étant capable de suivre tous ses mouvements. Nombre de start-up travaillent déja sur ces sujets. Une deuxième épreuve ajoute du piment puisque les organisateurs brouillent avec différentes techniques les liaisons entre les pilotes et leurs appareils. Une dernière épreuve consistera à faire la chasse à la « reine des drones » (en anglais, drone signifie faux bourdon, le mâle d’apis mellifera) dans sa ruche, défendue par ses ouvrières à hélices. Dans tous les cas, les concurrents doivent se préoccuper des questions de sécurité. On ne « descend » pas un appareil ennemi sans se soucier des dégâts collatéraux.
Un drone en lice lors de la dernière épreuve organisée à la fin mars à Séville par la FAI Drone Racing World Cup 2017. Le poids ne doit pas excéder 1 kg. | CRISTINA QUICLER / AFP
La police comme sponsor
« Outre le côté fun de la chose, notre but est de stimuler le développement de systèmes de neutralisation. C’est pourquoi la police néerlandaise est notre sponsor », nous explique l’un des responsables de DroneClash. « En général, poursuit-il, il s’agit d’outils de type militaire. Outre le surarmement qu’ils peuvent représenter, ils peuvent aussi, par exemple, ne pas pouvoir être utilisables à proximité de grands rassemblements. D’où la nécessité pour les autorités locales de disposer de moyens qui leur permettraient de faire face à ce genre de situation », ajoute-t-il. La pemière épreuve aura lieu le 4 décembre prochain dans un vaste hangar de Valkenburg, aux Pays-Bas. DroneClash prévoit aussi d’alimenter une plate-forme à destination des développeurs de systèmes antidrones.