Préparation du second tour à Nice, mercredi 3 mai. REUTERS/Eric Gaillard | ERIC GAILLARD / REUTERS

A l’approche du second tour de la présidentielle, la mobilisation pour faire barrage à l’accession de Marine Le Pen à l’Elysée s’amplifie et s’élargit. Dans l’éducation, les prises de position ont été très nombreuses dès le lendemain du premier tour, tandis que « le vote enseignant ne glisse ni à droite ni à l’extrême droite », analyse le Café pédagogique. Sur son blog Vivement l’école, Christophe Chartreux appelle néanmoins à répondre aux « impatiences » des électeurs pour éviter un « rendez-vous avec le pire en 2022 ».

Mais le plus urgent, soulignent les appels, est déjà d’empêcher le scénario d’une victoire du Front national de se réaliser dimanche 7 mai. Le bureau de la Conférence des grandes écoles met en garde contre « le risque impossible du repli sur soi » dans une tribune publiée par Le Figaro, rappelant que « les établissements d’enseignements supérieur et de recherche ont un besoin impérieux d’être ouverts sur le monde pour exister au meilleur niveau international ». Et, pour la première fois, le directeur général de l’Essec, Jean-Michel Blanquer, a écrit à ses étudiants, les alertant que l’élection de dimanche pouvait sonner « le glas de l’humanisme dont nous sommes issus ».

A la suite de la position prise par le bureau de la Conférence des présidents d’université, la coordination des universités de recherche appelle à voter « contre Mme Le Pen, dont le programme menace les fondements même de notre société, des sciences et de l’université ». Et des responsables universitaires s’engagent également personnellement : les présidents de Paris-Descartes, de l’université de Bourgogne, de Poitiers, ont écrit à leurs étudiants pour faire barrage à l’extrême droite, comme à l’université Paris-Nanterre, d’Angers, de Bretagne-Sud ou de Bordeaux.

Nombre d’enseignants-chercheurs prennent aussi position. Des universitaires appellent dans Le Monde à éviter « qu’un score de l’extrême droite au-dessus de 30 % ne nuise à l’image de la France ». « Nous, universitaires et chercheurs, tenons à manifester notre soutien à Emmanuel Macron », ajoute un autre collectif d’universitaires, parmi lesquels Alfred Grosser et Jean Delumeau, qui adhèrent à son projet. « Electeurs de Mélenchon, votons contre Le Pen : votons Macron ! », plaident de leur côté d’autres universitaires, parmi lesquels Axel Kahn. « Nous voterons Macron mais combattons son ’’projet’’ pour l’enseignement supérieur et la recherche » : l’appel au vote critique défendu par le collectif Rogue, enseignement supérieur et recherche a été signé par plus de 1 000 de ces professionels. « Plus le score de Macron sera fort, plus il sera clair que ce n’est pas son programme que nous accréditons », a aussi dit l’économiste Thomas Piketty à Libération.

Les organisations étudiantes ont appelé également à faire barrage à l’extrême-droite. « Votons et engageons-nous », recommande l’Unef. La Fage appelle «  faire en sorte que Marine Le Pen réalise le score le plus faible possible ». Les deux syndicats donnent rendez-vous jeudi 4 mai au soir place de la République, à Paris, pour un concert organisé par un un collectif de plus de trente associations « afin d’exprimer l’unité de la société civile face aux dérives racistes, antisémites, homophobes, sexistes et négationnistes du Front National de Marine Le Pen ».


Cet article est extrait de la Toile de l’éducation du mercredi 3 mai, lettre d’information en ligne réservée à nos abonnés.