En Nouvelle-Calédonie, la Société Le Nickel tourne au ralenti en raison d’une grève
En Nouvelle-Calédonie, la Société Le Nickel tourne au ralenti en raison d’une grève
Le Monde.fr avec AFP
En grève depuis lundi, des salariés déplorent le manque de transparence dans la mise en œuvre du Plan de performance et le recours abusif à la « sous-traitance intellectuelle ».
La Société Le Nickel (SLN), filiale du groupe Eramet, a vu sa production ralentir en raison d’une grève. « La puissance de nos fours a été baissée car une partie des grévistes appartient aux équipes opérationnelles. Ce mouvement tombe mal car nous devons optimiser notre production pour parvenir à réduire nos coûts », a déclaré à l’AFP Olivier Béligon, chargé de la communication de la SLN, vendredi 30 juin.
Depuis lundi, le Syndicat général des travailleurs de l’industrie de Nouvelle-Calédonie (SGTINC), deuxième syndicat de la SLN, a lancé une grève, suivie selon les jours par 70 et à 120 salariés. Les grévistes dénoncent le manque de transparence dans la mise en œuvre du Plan de performance et le recours abusif à la « sous-traitance intellectuelle ». Ils demandent également la réintégration de six collègues, qui font l’objet d’une procédure de licenciement pour faute lourde. Les négociations en cours avec la direction achoppent sur le cas de ces salariés, mis en cause pour « des violences verbales et physiques ainsi que des absences injustifiées », développe la SLN.
M. Béligon a précisé que la société métallurgique n’avait pas chiffré pour le moment l’impact du mouvement sur sa production, tout en soulignant qu’il intervenait alors que la SLN est face à « un enjeu crucial ».
Une perte de 20 millions d’euros par mois
En 2016, l’opérateur historique du nickel du Caillou, déficitaire depuis 5 ans, a enregistré 140 millions d’euros de pertes. Une avance de 325 millions d’euros d’Eramet et un prêt de l’Etat de 200 millions d’euros, décidés l’an dernier, doivent lui permettre de faire face jusqu’en 2018.
Parallèlement, le Plan de performance prévoit une réduction des effectifs et du coût de production à 4,5 dollars la livre de nickel contre 6 en 2015. Alors que la chute des prix se poursuit en raison du repli de l’économie chinoise et d’un marché en surcapacité, ces efforts risquent cependant de ne pas suffire.
« Quand on perd ce qu’on perd aujourd’hui, l’enjeu c’est la survie. (…) Il faut être conscient des efforts très importants que nous allons tous devoir faire », a déclaré mardi dans une interview aux Nouvelles Calédoniennes, Christel Bories, PDG d’Eramet. Elle a précisé que la SLN, qui a produit 55 226 tonnes de nickel métal en 2016, perdait actuellement 20 millions d’euros par mois.