Un homme inculpé pour avoir voulu faire exploser une statue confédérée au Texas
Un homme inculpé pour avoir voulu faire exploser une statue confédérée au Texas
Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters
Depuis Charlottesville, la polémique fait rage aux Etats-Unis sur les symboles de l’armée confédérée.
La statue de Richard Dowling, lieutenant de l’armée confédérée à Hermann Park (Houston). / Steve Gonzales / AP
Un homme de 25 ans a été inculpé lundi 21 août pour avoir projeté de faire exploser une statue confédérée à Houston, dans le Texas (Etats-Unis). Il risque entre 5 et 40 ans de prison, en cas de condamnation. Le sort des monuments rendant hommage à des héros de l’ancien sud esclavagiste fait débat dans le pays.
Selon les autorités locales, Andrew Schneck tentait d’utiliser une bombe chimique de conception artisanale pour faire exploser la statue de Richard Dowling, un lieutenant de l’armée confédérée, érigée dans un parc de la ville. Il a été découvert par un park ranger samedi soir en possession de ruban adhésif et de composés chimiques hautement explosifs dont « très probablement » de la nitroglycérine.
L’homme, diplômé de chimie, avait effectué des « expérimentations chimiques » chez lui à Houston. Il avait déjà été arrêté en 2014 pour avoir stocké du matériel explosif dans sa maison.
Les forces de l’ordre ont inspecté la maison du suspect, retrouvé en possession de composés chimiques hautement explosifs. / Godofredo A. Vasquez / AP
1 500 symboles confédérés dans l’espace public
La mort d’Heather Heyer, renversée par un sympathisant néonazi, lors d’un rassemblement à Charlottesville a déclenché une polémique dans le pays. La manifestation était organisée par des suprémacistes blancs opposés au retrait dans cette ville de Virginie de la statue du général sudiste Robert E. Lee.
Depuis, de nombreux monuments confédérés, l’armée qui défendait l’esclavage pendant la guerre de Sécession, ont été retirés par des municipalités ou déboulonnés par des manifestants. L’université du Texas a retiré plusieurs de ces statues de son campus d’Austin dans la nuit de dimanche à lundi.
« L’université du Texas à Austin a un devoir de préserver et d’étudier l’histoire », a expliqué Gregory Fenves, président de l’établissement. « Mais notre devoir nous impose aussi de reconnaître que ces moments de notre histoire n’ont pas leur place sur des piédestaux », a-t-il ajouté.
Selon un récent rapport du Southern Poverty Law Center (SPLC), spécialisé dans les mouvements extrémistes et les droits civiques, plus de 1 500 symboles confédérés demeurent encore dans l’espace public, y compris des écoles publiques.
54% des Américains pour le maintien des statues
54 % des Américains interrogés pour un sondage Reuters/Ipsos estiment que les monuments confédérés doivent être maintenus à leur place. 27 % considèrent qu’ils doivent être supprimés. 19 % ne se prononcent pas.
Un sondage Reuters/Ipsos Une petite majorité d’Américains estiment que les monuments à la mémoire des confédérés sudistes pendant la guerre de Sécession doivent rester dans l’espace public, selon un sondage Reuters/Ipsos, alors que de nombreuses villes veulent les supprimer.
Les républicains blancs sont en majorité favorables au statu quo, tandis que les démocrates et les minorités penchent pour la suppression.