« Veronica » : l’horreur à la sauce madrilène
« Veronica » : l’horreur à la sauce madrilène
Par Jean-François Rauger
Le réalisateur Paco Plaza met en scène une adolescente victime d’une entité maléfique, de façon habile mais parfois un peu superficielle.
On peut dire que Veronica, nouvelle bouture d’un cinéma d’horreur espagnol contemporain et prolifique, a les qualités de ses défauts. Après avoir participé à une séance de spiritisme pendant une éclipse solaire, une adolescente madrilène est l’objet de cauchemars récurrents et d’une sensation de menace de plus en plus intense. Elle sera confrontée à la présence d’une entité maléfique, vouée à la destruction de la petite famille qu’elle forme avec son frère et ses deux sœurs dont elle a principalement la charge en l’absence d’une mère très occupée.
Efficaces trouvailles visuelles
Alors que l’horreur cinématographique est souvent une manière de figurer, un peu lourdement, traumas et pulsions refoulées, on peut reconnaître au film de Paco Plaza la qualité de ne pas s’appesantir sur ce qui pourrait relever de la sursignification psychologique, même si cette dimension est présente. Découverte de la sexualité, angoisse face au père mort et incestueux, etc., tous ces éléments sont présents, déductibles par un spectateur attentif, mais jamais assenés.
Telle est sans doute la qualité d’un film qui, dès lors, invente habilement des situations terrifiantes. Mais ce rejet de la causalité trop apparente et de la métaphore attendue court le risque d’assécher un peu un film réduit à une série de dispositifs effrayants mais assez superficiels, rehaussés toutefois par d’efficaces trouvailles visuelles.
VERONICA - Bande-Annonce #2 - VF
Durée : 01:01
Film espagnol de Paco Plaza. Avec Sandra Escacena, Bruna Gonzales, Claudia Placer (1 h 45). Sur le Web : veronica-lefilm.com et www.facebook.com/veronica.lefilm