Tournoi des six nations : face aux Gallois, le XV de France pourra avoir des regrets
Tournoi des six nations : face aux Gallois, le XV de France pourra avoir des regrets
Par Adrien Pécout (Cardiff, envoyé spécial)
Les Français ont perdu de justesse (14-13) samedi à Cardiff. Ils terminent la compétition à la 4e place. Mais avec des motifs d’espoir, insiste leur sélectionneur Jacques Brunel.
Mathieu Bastareaud à Cardiff, le 17 mars. / CHRISTOPHE SIMON / AFP
Il faut savoir terminer un match. Une fois de plus, ce XV de France nouvelle génération devra méditer cette vérité de vestiaire. Les Bleus ont clos le Tournoi des six nations comme ils l’avaient ouvert : leur défaite, samedi 17 mars, contre les Gallois (14-13), à Cardiff, fait écho à celle contre l’Irlande (15-13). Le point final d’une édition au solde négatif : trois défaites, si l’on ajoute celle en Ecosse (33-26) ; deux victoires contre l’Italie (34-17) puis, il y a une semaine, contre l’Angleterre (22-16).
Tout cela laisse la France à la 4e place du Tournoi, là où elle pouvait encore finir à la 2e place derrière l’Irlande en cas de victoire ce soir. Jacques Brunel en a pris son parti. Visage fatigué en conférence de presse, le sélectionneur retient de son premier tournoi avec les Bleus : « l’engagement que tous les joueurs ont mis, la cohésion qui s’est formée dans cette équipe. »
La rhétorique peut semble facile, mais elle a du vrai. Face aux Gallois, comme face aux Irlandais, et même face aux Ecossais jusqu’en début de seconde période, le XV de France a longtemps cru en la victoire. « En début de tournoi, on nous prévoyait très loin de toutes les grandes nations, on a montré qu’on en était très proches. »
De fait, le XV de France partait de loin. Les Bleus ont passé le réveillon de 2017 à la 10e place mondiale, leur étiage historique. Derrière Anglais (2e), Irlandais (3e) mais aussi Ecossais (5e) et Gallois (7e).
Trinh-Duc à la peine
Malgré les deux défaites initiales contre l’Irlande et l’Ecosse, les matchs de ce début d’année ont déjà donné quelques certitudes au nouveau sélectionneur, nommé en urgence après le licenciement sans manière de Guy Novès. L’ancien manageur de l’Union Bordeaux-Bègles affirme avoir déjà trouvé « une assise de joueurs, une assise technique, une assise d’état d’esprit ». « Sur ces fondations-là, je pense qu’on va pouvoir bâtir quelque chose. » Vrai surtout pour la défense, malgré quelques perméabilités contre l’Angleterre.
Beaucoup moins pour l’attaque, tant l’équipe de France a manqué d’efficacité à proximité de l’en-but adverse. « Il y a eu du mieux au niveau des intentions, même s’il faudra travailler beaucoup la précision », concède avec lucidité Mathieu Bastareaud, capitaine d’un soir en remplacement de Guilhem Guirado, absent sur blessure.
« On a montré qu’on avait du caractère », ajoute le centre toulonnais au sujet de ses jeunes coéquipiers. Suffisamment en tout cas pour se remobiliser après un « essai casquette » encaissé en tout début de match. Victime d’un rebond fripon, François Trinh-Duc permettait le seul essai gallois du match (7-3), une minute seulement après avoir ouvert le score sur un drop.
Le Toulonnais chancelait à nouveau en seconde période : sa tentative sur pénalité, à côté, a maintenu les Gallois en tête (67e) là même où la victoire pouvait encore basculer en faveur des Bleus, restés à proximité des Gallois grâce à un bel essai de Gaël Fickou en première période.
D’où, aussi, ce sentiment d’inachevé à l’issue des cinq matchs et particulièrement ce samedi soir. Avec un certain sens de la dialectique, interrogé par les médias gallois, Jacques Brunel finira par évoquer un « bilan à la fois satisfaisant et pas satisfaisant ».