Iran : Washington « profondément déçu » par le mécanisme européen anti-sanctions
Iran : Washington « profondément déçu » par le mécanisme européen anti-sanctions
Le dispositif, dévoilé lundi, pourrait agir comme une bourse d’échanges permettant aux entreprises concernées d’échapper aux sanctions américaines.
Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche John Bolton le 25 septembre. / DARREN ORNITZ / REUTERS
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo s’est dit mardi 25 septembre « dérangé et profondément déçu » par l’annonce de la création d’un mécanisme européen dont l’objectif est de permettre aux pays et entreprises étrangères d’échapper aux sanctions des Etats-Unis contre l’Iran.
Ce projet a été dévoilé lundi soir par l’Union européenne à l’issue d’une réunion avec des représentants de la République islamique, la Chine et la Russie, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York. Ces pays sont signataires de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 dont le locataire de la Maison Blanche, Donald Trump, s’est retiré en mai, rétablissant toutes les sanctions américaines contre Téhéran.
Selon plusieurs diplomates européens, l’idée est de créer un système de troc similaire à celui utilisé par l’Union soviétique durant la Guerre froide, afin d’échanger du pétrole iranien contre des produits européens sans transactions financières.
« Forte dans sa rhétorique »
« C’est l’une des mesures les plus contre-productives que l’on puisse imaginer pour la paix et la sécurité régionales », a protesté le secrétaire d’Etat américain devant le groupe de pression United Against Nuclear Iran, à New York. Il a accusé l’UE de « renforcer l’Iran dans son statut de premier Etat soutien du terrorisme ».
« J’imagine que les ayatollahs corrompus et les gardiens de la révolution », l’unité d’élite de la République islamique, « ont dû bien rire ce matin » en apprenant l’annonce européenne, a-t-il ajouté. Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche John Bolton a ajouté que les Etats-Unis seraient « agressifs et inflexibles » dans l’application de leurs sanctions.
« L’Union européenne est forte dans sa rhétorique mais faible pour l’appliquer », a tancé M. Bolton. « Nous allons surveiller le développement de cette structure qui n’existe pas encore et pour laquelle aucune date de création n’a été fixée. Nous n’avons pas l’intention de permettre à l’Europe ou quiconque d’éviter nos sanctions. »
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