Adlène Mellah, directeur des sites d’information « Algérie Direct » et « Dzair Presse ». / DR

Un journaliste algérien poursuivi pour « chantage » et « atteinte à la vie privée » et incarcéré depuis le 25 octobre a été remis en liberté provisoire, jeudi 22 novembre, selon son avocat. « Le tribunal d’Alger a ordonné la libération d’Adlène Mellah dans l’attente de son procès prévu le 7 février 2019 », a déclaré à l’AFP Me Amine Sidhoum, précisant qu’une soixantaine d’avocats avaient constitué un collectif pour défendre le journaliste.

M. Mellah, directeur des sites d’information Algérie Direct et Dzair Presse, est notamment inculpé de « chantage » par « la menace de révélations ou d’imputations diffamatoires » et d’« atteinte à la vie privée » par « transmission de communications téléphoniques et discussions privées » et « enregistrement d’images prises dans des lieux privés », selon Me Sidhoum. Il est également inculpé de « diffamation » et risque jusqu’à cinq ans de prison.

M. Mellah a été arrêté le 22 octobre et écroué en compagnie de trois autres personnes réputées proches d’Amir.dz, un cybermilitant basé à l’étranger qui dénonce, sur sa page Facebook aux 2 millions d’abonnés, les supposées turpitudes de certains dirigeants algériens. Ses détracteurs l’accusent de se livrer au chantage.

« Campagne de criminalisation »

Ces quatre personnes sont visées par une plainte déposée par Anis Rahmani, patron d’Ennahar, le plus grand groupe médiatique privé algérien, Abdelkader Zoukh, wali (préfet) d’Alger, et Abderrahmane Benhamadi, PDG du conglomérat algérien d’électronique et d’électroménager Condor, a précisé Me Sidhoum. Une vingtaine de sites algériens d’information ont dénoncé le 7 novembre une « campagne de criminalisation » de la presse électronique algérienne, dont cinq journalistes ont été incarcérés ces dernières semaines, ainsi que des tentatives de la « discréditer ».

M. Mellah est le quatrième journaliste remis en liberté provisoire. Dimanche, le patron du site Aljazair24, Ilyes Hadibi, dont les chefs d’inculpation n’ont pas été divulgués, a été remis en liberté provisoire après trois semaines de détention préventive, selon la presse. Seul reste détenu Abdelkrim Zeghilèche, directeur de la webradio Sarbacane, incarcéré depuis le 31 octobre pour des chefs d’accusation qui n’ont pas été révélés.