La Belgique, contrainte par un juge, va faciliter le retour de deux enfants de djihadistes
La Belgique, contrainte par un juge, va faciliter le retour de deux enfants de djihadistes
Les deux fillettes, nées en Syrie d’un couple belge, se sont retrouvées au cœur d’un imbroglio administratif quand leur mère a été arrêtée par les autorités turques.
Le gouvernement belge, contraint par une décision de justice, va faciliter le retour en Belgique des deux fillettes nées en Syrie d’une djihadiste belge actuellement emprisonnée en Turquie, a appris samedi 12 janvier l’Agence France-Presse (AFP) de source officielle, confirmant des informations de presse.
« Les instructions ont été données au poste diplomatique [belge en Turquie] pour délivrer les documents de voyage nécessaires », a déclaré à l’AFP Florent Baudewyns, porte-parole de la ministre de l’asile et de la migration Maggie De Block.
Les deux fillettes de 2 et 4 ans, nées en Syrie d’un couple belge parti combattre dans les rangs djihadistes en 2013, se sont retrouvées au cœur d’un imbroglio administratif quand leur mère a été arrêtée par les autorités turques en janvier 2018 peu après sa fuite de Syrie. Cette dernière a ensuite été condamnée en avril à 10 ans de prison par un tribunal turc pour avoir été affiliée à l’organisation Etat islamique (EI).
Privées de père (mort en zone de combats), sans acte de naissance belge ni preuve de la filiation avec la mère, les fillettes n’ont pas pu obtenir les papiers leur permettant de rentrer en Belgique avec des proches venus les prendre en charge en Turquie.
Un mois pour s’exécuter
Le cas a été porté devant la justice belge par la famille, qui obtenu gain de cause le 19 décembre. Ce jour là, un juge des référés du tribunal néerlandophone de Bruxelles a ordonné à l’Etat belge de leur fournir des documents leur permettant d’effectuer le voyage sous la garde d’adultes de la famille, en l’occurrence leur grand-mère.
L’Etat disposait d’un mois, soit jusqu’à fin janvier, pour s’exécuter, sous peine d’une astreinte de 5 000 euros par jour de retard et par enfant.
Dans un autre dossier soumis au même juge, l’Etat belge a par ailleurs été condamné le 26 décembre à rapatrier six enfants belges ou présumés belges nés de deux femmes djihadistes belges actuellement retenues avec eux dans un camp syrien sous contrôle kurde, à Al-Hol.
Le juge a spécifié dans son arrêt que ces enfants – âgés de quelques mois à 6 ans – ne devaient pas être séparés de leur mère, conformément au droit international, ce qui a conduit l’Etat belge à contester la décision. Ces deux femmes de 25 et 26 ans ont été condamnées par défaut en mars 2018 par un tribunal belge à cinq ans de prison pour terrorisme.
« La ligne est que nous voulons aider les enfants à retrouver une vie normale en Belgique. Les mamans, ce n’est pas notre priorité », a indiqué à l’AFP une source gouvernementale belge.
Vendredi, le ministre de la justice Koen Geens a assuré à des médias flamands être « pleinement occupé » à permettre le retour de ces six enfants dans les prochaines semaines avec le concours d’organisations humanitaires.