« Afrofuturismes » : RFI explore les afrofuturismes
« Afrofuturismes » : RFI explore les afrofuturismes
Par Mouna El Mokhtari
Vladimir Cagnolari propose un voyage dans le temps pour comprendre ce mouvement culturel pluridisciplinaire.
« Celui qui n’est pas en capacité de se projeter dans le futur ne s’y trouvera pas. » C’est par ces mots, prononcés avec emphase par le conteur camerounais Binda Ngazolo, que s’ouvre le podcast natif de RFI « Afrofuturismes ». En cinq épisodes, le journaliste Vladimir Cagnolari, ex-animateur de « L’Afrique Enchantée » sur France Inter, nous propose de voyager dans le temps pour comprendre ce mouvement culturel pluridisciplinaire : musique, arts plastiques, graphisme, stylisme et mode, littérature, cinéma, peu de champs échappent aujourd’hui à ce courant.
L’idée ? Repenser l’histoire pour remettre l’Afrique et les peuples noirs à leur juste place. Et se projeter. « L’afrofuturisme, c’est notre capacité à réinventer notre futur. Que notre futur ne soit plus jamais uniquement celui imaginé par les autres », explique Binda Ngazolo dans le podcast. Né dans les années 1960 aux Etats-Unis, l’esthétique afrofuturiste est théorisée pour la première fois en 1994 sous la plume du journaliste américain Mark Dery, dans son essai Black(s) to the Future : « Science-fiction et cyberculture du XXe siècle au service d’une réappropriation imaginaire de l’expérience et l’identité noire ».
Un Abidjan avant-gardiste en 2069
Et c’est depuis un Abidjan avant-gardiste, en 2069, que Vladimir Cagnolari lance l’exploration de toutes les facettes de l’afrofuturisme en allant à la rencontre de ses étoiles et de ses penseurs. La mise en abyme fonctionne, portée par une ambiance sonore soignée.
Le premier épisode revient sur le succès mondial du blockbuster de Marvel, Black Panther et sa représentation des identités, des cultures et des histoires noires dans un monde globalisé. « Pour s’inventer un futur, il faut savoir qui l’on est » : c’est l’objet du deuxième épisode, qui revisite la mythification de l’Ethiopie par les rastas de Jamaïque et les travaux de l’historien sénégalais Cheikh Anta Diop pour que les civilisations africaines se réapproprient l’histoire de l’Egypte antique. Littérature et musique font l’objet du troisième épisode, qui conte l’engagement des pionniers américains de l’afrofuturisme comme l’écrivaine Octavia E. Butler ou le jazzman Sun Ra. Le quatrième épisode explore les critiques de la société actuelle que porte le mouvement, et les expérimentations, notamment urbaines, qu’il produit. Enfin le dernier épisode s’intéresse à l’actualité, en 2019, de ce mouvement, et donc, à son avenir.
« Afrofuturismes », de Vladimir Cagnolari. Sur www.rfi.fr