Dans une rue d’Istanbul, après un attentat-suicide qui a coûté la vie à quatre personnes, le 19 mars. | Emrah Gurel / AP

L’attentat-suicide qui a coûté la vie à quatre personnes dans le centre d’Istanbul samedi 19 mars est le dernier d’une longue série inédite qui frappe la Turquie depuis l’été. Ces attaques, qui ont plongé le pays dans un état d’alerte permanente, ont le plus souvent frappé ses deux plus grandes villes, Istanbul et Ankara.

Les attentats ont été tantôt attribués par les autorités turques à l’organisation Etat islamique (EI), alors que la Turquie participe à la coalition contre les djihadistes en Irak et en Syrie, tantôt revendiqués par des groupes radicaux kurdes, dans un contexte de reprise par le régime de Recep Tayyip Erdogan des hostilités contre les Kurdes, bombardant notamment leurs positions en Syrie.

Rappel des attaques les plus meurtrières qui ont touché le pays depuis plus de neuf mois.

  • 19 mars 2016 : 4 morts à Istanbul

Un attentat-suicide fait quatre morts dans l’avenue Istiklal, une grande artère piétonne commerciale de la partie européenne d’Istanbul. Trois Israéliens et 1 Iranien meurent dans l’attentat, et 36 personnes sont blessées. L’attaque n’a pas été immédiatement revendiquée, mais le gouvernement turc a annoncé que son auteur avait été identifié : il s’agirait de Mehmet Oztürk, un ressortissant turc lié à l’EI.

  • 13 mars 2016 : 35 morts à Ankara

Trente-cinq personnes sont tuées et 120 blessées dans un attentat à la voiture piégée dans le centre d’Ankara. Un groupe radical et dissident du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a revendiqué l’attaque et annoncé d’autres opérations à venir contre l’Etat turc, pour venger la mort de dizaines de civils lors des opérations des forces de sécurité en cours contre la rébellion dans les villes du sud-est du pays à majorité kurde.

  • 17 février 2016 : 29 morts à Ankara

L’explosion d’une voiture piégée conduite par un kamikaze en plein cœur d’Ankara fait 29 morts et environ 80 blessés. L’attaque, qui visait des véhicules militaires, est revendiquée par les Faucons de la Liberté du Kurdistan (TAK), un mouvement armé radical proche du PKK.

  • 14 janvier 2016 : 6 morts à Cinar

Un policier et 5 civils sont tués et 39 personnes blessées dans un attentat à la voiture piégée visant le commissariat central de Cinar, dans le sud-est de la Turquie. L’explosion cause l’effondrement d’un bâtiment résidentiel jouxtant le commissariat où vivaient les familles des policiers. Les assaillants ont poursuivi leur assaut à la roquette. Le PKK a revendiqué l’attentat.

  • 12 janvier 2016 : 12 morts à Istanbul

Un attentat-suicide à Sultanahmet, dans le cœur historique d’Istanbul, fait 12 morts, dont 10 touristes allemands. L’attaque, attribuée à l’EI, est perpétrée dans l’ancien hippodrome qui borde la basilique Sainte-Sophie et la Mosquée bleue, de hauts lieux touristiques de la plus grande ville du pays.

  • 10 octobre 2015 : 103 morts à Ankara

Cent trois personnes sont tuées et plus de 500 blessées dans une double attaque-suicide devant la gare principale d’Ankara, lors d’une manifestation en faveur des Kurdes. Cette attaque, la plus meurtrière jamais survenue sur le sol turc, est attribuée par les autorités à l’EI.

  • 20 juillet 2015 : 34 morts à Suruç

Un attentat frappe la ville kurde de Suruç, dans le sud-est du pays, tant 34 personnes qui s’apprêtaient à participer à la reconstruction de la ville de Kobané, en Syrie. L’attaque est attribuée à l’EI.

  • 5 juin 2015 : 4 morts à Diyarbakir

En pleine campagne législative, une double explosion fait 4 morts lors d’un rassemblement du Parti démocratique du peuple (HDP, prokurde), à Diyarbakir. Les deux bombes ont explosé coup sur coup, l’une à proximité d’un transformateur électrique, l’autre dans une poubelle, faisant 4 morts et 400 blessés.

Frappes contre les Kurdes : quel jeu joue la Turquie en Syrie ?
Durée : 03:26