Au total, 89 489 médecins ont touché cette prime, qui s’élève à « 4 514 euros en moyenne », selon le patron de l’Assurance-maladie. | Régis Duvignau/Reuters

La prime versée aux médecins au titre de la rémunération sur objectifs de santé publique a continué d’augmenter en 2015 pour s’établir à « 4 514 euros en moyenne », s’est félicité jeudi 21 avril le patron de l’Assurance-maladie, Nicolas Revel, dans une interview au Quotidien du médecin.

« Pour l’ensemble des médecins concernés, il s’agit d’une progression de plus de 7 % par rapport à 2014 », selon M. Revel. Au total, 89 489 médecins ont touché cette prime. Pour les généralistes – les plus concernés par le dispositif –, la prime est plus élevée et s’élève à 6 756 euros.

Amélioration du suivi des patients diabétiques

Octroyée depuis 2012 en complément du traditionnel paiement à l’acte, la « rémunération sur objectif de santé publique » (ROSP) vise à améliorer la prise en charge des malades chroniques, les prescriptions, l’organisation du cabinet, ou encore à favoriser la prévention.

Parmi les points de satisfaction figurent le meilleur « suivi des patients diabétiques » avec, notamment, « 277 000 patients supplémentaires bénéficiant des dosages d’hémoglobine glyquée recommandés » ou la progression du taux de prescription dans le répertoire des génériques, de « 20 points sur quatre ans ».

En revanche, les résultats sont décevants concernant la prescription d’antibiotiques, « où nous restons en deçà des objectifs », la « vaccination des plus de 65 ans contre la grippe et le dépistage des cancers féminins ».

Diversifier les modes de rémunération

La ROSP avait été introduite en 2011 dans la convention médicale, texte qui régit les relations entre les médecins et la Sécurité sociale et fixent leurs honoraires, afin de diversifier leurs modes de rémunération.

A l’heure où est discutée la nouvelle convention quinquennale, l’intérêt de la rémunération sur objectif « ne fait plus débat », selon M. Revel, et n’est pas incompatible avec la revalorisation de la consultation réclamée par les médecins. Mais « la négociation doit (…) permettre d’actualiser son contenu ».

Il suggère notamment d’intégrer de nouveaux « indicateurs » (ou objectifs à atteindre), par exemple la diffusion du nouveau test immunologique de dépistage du cancer colorectal. « La lutte contre la iatrogénie chez les personnes âgées, les enjeux liés au tabac et à l’alcool devront aussi être intégrés », ajoute-t-il.