Les Franciliens consacrent quotidiennement 92 minutes à leurs déplacements
Les Franciliens consacrent quotidiennement 92 minutes à leurs déplacements
Par Jérôme Porier
Les habitants de l’Ile-de-France passent chaque jour un quart d’heure de plus dans les transports qu’au début des années 1980.
Un quai du RER de la gare du Nord, à Paris. | BERTRAND GUAY / AFP
En 2010, les Franciliens consacraient en moyenne 92 minutes par jour à leurs déplacements, dont 40 minutes pour se rendre à leur travail (et en revenir) et 52 minutes pour des motifs privés (courses, loisirs...), selon une étude publiée le 19 avril par l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU).
Entre 2001 et 2010, ce temps consacré aux transports en Ile-de-France a augmenté de 1,2 % par an, ce qui représente un allongement de 9 minutes. Par rapport au début des années 1980, les Franciliens passent ainsi chaque jour un quart d’heure de plus à se déplacer.
Cet allongement s’explique principalement par une augmentation du temps consacré aux déplacements pour des motifs privés, en particulier les loisirs, et non pour des raisons professionnelles. Selon les auteurs, il s’explique par l’accroissement du temps libre, le vieillissement de la population et la mise en place des 35 heures.
Autre phénomène observé : les déplacements pour des raisons professionnelles sont moins fréquents. Une évolution qui s’explique par la quasi-disparition du retour au domicile pour le déjeuner, la progression du temps partiel et du télétravail. Si les déplacements professionnels sont moins nombreux, ils sont, en revanche, plus long : 10,5 kilomètres en moyenne en 2010, contre 7 kilomètres en 1976.
Par rapport aux autres régions, la particularité de l’Ile-de-France est l’éloignement entre le domicile et le lieu de travail. En 2007, un Francilien sur 5 dépassait les deux heures quotidiennes de transport, contre seulement 12 % des provinciaux.
Ainsi, si un Francilien consacre en moyenne 92 minutes par jours aux transports, cette durée tombe à 67 minutes à Lyon, 66 minutes à Bordeaux et à Lille, 64 minutes à Marseille et 58 minutes à Grenoble. « Ces temps longs apparaissent comme une sorte de contrepartie que les Franciliens acceptent en échange d’un marché de l’emploi et d’une offre de services sans équivalent ailleurs », analysent les auteurs.
Mais on aurait tort, disent-ils, d’interpréter l’allongement du temps consacré aux déplacements comme le symptôme d’une déficience du système de transports francilien, puisque dans de nombreux cas, l’augmentation vient d’un programme d’activités plus riche et plus varié, notamment dans le domaine des loisirs.