Alissa Rubin, ancienne cheffe de bureau du « New York Times » à Kaboul désormais basée à Paris, a été distinguée dans la catégorie reportage international. | HANDOUT / REUTERS

Guerres, crise des réfugiés, terrorisme : les prix Pulitzer 2016, annoncés lundi 18 avril à New York, se font cette année l’écho des grands drames du monde. Ces prix — du nom du journaliste Joseph Pulitzer —, décernés pour la première fois en 1917, sont parmi les plus prestigieux en matière de journalisme et de création artistique.

Au total, le jury Pulitzer avait reçu quelque 3 000 candidatures pour ces prix décernés dans 22 catégories, dont 1 112 pour les 14 catégories de prix journalistiques.

Dans la catégorie photo « Breaking news », deux prix ont exceptionnellement été décernés : l’un à quatre photographes du New York Times — Mauricio Lima, Sergey Ponomarev, Tyler Hicks et Daniel Etter — pour leur travail sur les réfugiés et les dangers qu’ils affrontent ; l’autre aux équipes photo de l’agence Thomson Reuters ayant suivi les migrants dans un voyage incertain de centaines de kilomètres, conséquence principalement de la guerre en Syrie.

Arrivée de migrants en Grèce, le 1er novembre 2015. | Sergey Ponomarev / AP

La catégorie reportage international a récompensé Alissa Rubin, ancienne cheffe de bureau du New York Times à Kaboul désormais à Paris, pour sa couverture des souffrances des femmes afghanes, plus de 14 ans après l’invasion américaine pour déloger les talibans.

Le data journalisme distingué

Le Pulitzer « service public », le plus convoité, a lui été attribué à l’agence de presse AP pour une enquête en Asie sur les conditions de travail de pêcheurs esclaves, dont les crevettes finissaient aux Etats-Unis. L’enquête avait conduit à la libération de 2 000 esclaves et à de nombreuses arrestations.

Et dans la catégorie reportage national, le Pulitzer est allé au Washington Post, pour avoir créé une base de données sur les personnes tuées par la police américaine et le profil de ces victimes.

Pour la première fois, deux journalistes de magazine ont été récompensées, toutes deux du New Yorker : la critique Emily Nussbaum et Kathryn Schulz.

Hors journalisme, la comédie musicale Hamilton, l’un des grands succès actuels de Broadway à New York, l’a emporté sans surprise dans la catégorie théâtre. Dans la catégorie littérature non romanesque le Pulitzer est allé à Black Flags : the rise of ISIS (« Drapeaux noirs, la montée de l’Etat islamique ») de Joby Warrick.