Mort de Guy Hamilton, réalisateur de quatre 007
Mort de Guy Hamilton, réalisateur de quatre 007
Par Thomas Sotinel
Le cinéaste britannique, qui a dirigé Sean Connery et Roger Moore, s’est éteint, mercredi 20 avril à Majorque, à 93 ans.
Le réalisateur Guy Hamilton lors du 58e Festival du film de Cannes en mai 2005. | JEAN-FRANCOIS GUYOT/AFP
C’est le second des James Bond qu’il dirigea qui a annoncé sa mort. Roger Moore s’est déclaré sur Twitter « incroyablement triste d’apprendre que le merveilleux réalisateur Guy Hamilton a rejoint la grande salle de montage du ciel ». Le cinéaste, qui avait signé Vivre et laisser mourir (1973) et L’Homme au pistolet d’or (1971), tous deux interprétés par Moore, après avoir dirigé Sean Connery dans Goldfinger (1964) et Les diamants sont éternels (1971) est mort à Majorque à 93 ans.
Incredibly, incredibly saddened to hear the wonderful director Guy Hamilton has gone to the great cutting room in the sky. 2016 is horrid.
— sirrogermoore (@Sir Roger Moore)
Guy Hamilton naquit à Paris le 16 septembre 1922. Il grandit en France et se tourne vers le cinéma. Engagé aux studios de la Victorine, à Nice, il tient le clap pour Julien Duvivier. A la déclaration de la seconde guerre mondiale, il regagne le Royaume-Uni et sert dans la marine. Démobilisé, il devient l’assistant de Carol Reed, entre autres sur Le Troisième Homme, film dans lequel il est également la doublure d’Orson Welles dans certains plans.
Des James Bond inégaux
Grâce au patronage de Carol Reed, Guy Hamilton passe à la réalisation dès 1952 avec L’assassin a de l’humour, comédie policière interprétée par Herbert Lom, futur inspecteur Dreyfus des Panthères roses. La renommée de Hamilton, réalisateur efficace qui passe d’un genre à l’autre, croît régulièrement, si bien que les producteurs lui confient des films dont les budgets croissent également. En 1959, il dirige Burt Lancaster et Kirk Douglas dans Au fil de l’épée, situé pendant la révolution américaine et, en 1961, le grand producteur italien Dino De Laurentiis lui confie les rênes du Meilleur ennemi, une comédie qui plonge David Niven et Alberto Sordi dans la guerre d’Abyssinie.
Logiquement, Harry Saltzman et Albert Broccoli lui proposent la première adaptation des romans de Ian Fleming, Dr No, offre que Hamilton décline au profit de Terence Young. Il attendra donc 1964 et Goldfinger pour plonger dans l’univers de 007, dont il s’emparera à quatre reprises, avec des résultats inégaux. S’il profite du charme brutal de Sean Connery dans Goldfinger, la lassitude de l’acteur face au personnage entraîne Les diamants sont éternels vers la parodie.
Scènes d’action spectaculaires
Quant aux films avec Roger Moore, ils souffrent des limites de l’interprète et permettent à Guy Hamilton de laisser libre cours aux scènes d’action spectaculaires. Cette passion se retrouvera dans La Bataille d’Angleterre (1969), gigantesque reconstitution de l’affrontement entre RAF et Luftwaffe, qui se distingue par ses séquences de combats aériens et par l’inanité de tout ce qui se passe au sol.
Après un autre film d’action, L’ouragan vient de Navarone (1978), Guy Hamilton devait encore adapter deux romans d’Agatha Christie, Le miroir se brisa (1980) et Meurtre au soleil (1982) avant de terminer sa carrière sur une production française, Sauf votre respect (1989), qui réunissait Michael Brandon, David Carradine, Arielle Dombasle et Guy Marchand.