C’est une acquisition qui devrait réjouir les aficionados du réseau social de messagerie éphémère. L’américain Snapchat, très populaire auprès des adolescents et des jeunes adultes, a racheté jeudi 24 mars Bitstrips, la société canadienne éditrice de l’application Bitmoji, qui permet de créer et mettre en scène un avatar à son effigie et de l’envoyer à ses contacts. Et pour s’offrir cette pépite étrangère, l’application de partage de photos et de vidéos éphémères n’a pas hésité à lui signer un gros chèque : plus de 100 millions de dollars (89,5 millions d’euros) selon les informations du Wall Street Journal.

Avec cette application, Snapchat, qui a levé récemment 175 millions de dollars, souhaite accélérer encore sa croissance. Créée en 2011, cette jeune start-up américaine rencontre depuis un succès foudroyant, notamment sur les publics jeunes de 13 à 34 ans. Elle compte aujourd’hui plus de 100 millions d’utilisateurs à travers le monde, qui consultent chaque jour l’application et créent des contenus. Le 25 mars, Snapchat a – de manière très éphémère – occupé la première place des applications les plus téléchargées aux Etats-Unis. Selon Evan Spiegel, son PDG, le réseau social enregistrerait actuellement plus de 8 milliards de vidéos vues par jour, contre seulement 2 milliards en mai 2015.

Avec Bitmoji dans son escarcelle, Snapchat fait un nouveau pied de nez à son rival outre-Atlantique, Facebook. Le réseau social de Mark Zuckerberg avait racheté au début du mois de mars l’une des dernières applications en vogue sur l’App Store, Masquerade. Lancée il y a moins de quatre mois par une start-up biélorusse, cette dernière offre la possibilité d’ajouter, en temps réel, différents filtres sur le visage de ses utilisateurs lors de la prise de selfie. Facebook pourrait ainsi prochainement intégrer ces fonctionnalités dans son réseau social.

Cette récente acquisition avait notamment pour objectif de répondre à la concurrence de Snapchat, qui commence à faire de l’ombre au géant californien. En 2013, le réseau social au 1,6 milliard d’utilisateurs avait même fait un pont d’or à son jeune rival avec une proposition de rachat de 3 milliards de dollars, à laquelle il s’était vu opposer une fin de non-recevoir. Facebook tente donc, avec cette application tendance, d’attirer des utilisateurs plus jeunes. Une bataille que Snapchat n’est pas prêt à abandonner, comme le prouve l’acquisition de Bitmoji.