Les privilèges inouïs des écoles pour super riches
Les privilèges inouïs des écoles pour super riches
Quelque 1 200 établissements d’élite, comme Eton, jouissent d’un statut particulier. Considérés comme des organisations caritatives, ils bénéficient de nombreuses exemptions fiscales. Explications.
Le 17 novembre 2012, des élèves d’Eton lors d’une compétition sportive. | EDDIE KEOGH / Reuters
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Jusqu’à il y a quelques années, les écoles privées chics d’outre-Manche se targuaient d’avoir une grande piscine ou un bel auditorium, et espéraient ainsi attirer de riches élèves. Aujourd’hui, les « public schools », en réalité des établissements privés indépendants, ne savent plus comment dépenser leur argent et rivalisent d’équipements luxueux pour attirer des jeunes venus du monde entier.
Et le pire, dénonce The Independent, est qu’elles bénéficient du statut d’organisation caritative et sont exemptées de très nombreuses taxes. Le manque à gagner pour l’Etat serait d’au moins 250 millions de livres sterling (316 millions d’euros) par an. D’après le quotidien :
« Il y a environ 1 200 écoles privées indépendantes au Royaume-Uni, et presque toutes ont le statut d’organisation caritative. Pourquoi ? La réponse est historique. Les grandes écoles privées anglaises – Eton, Winchester, Charterhouse, Westminster et les autres – ont été fondées il y a des siècles pour permettre aux fils des pauvres, qui n’auraient sinon reçu aucune éducation, d’avoir accès à l’enseignement. Au fil des siècles, le profil des étudiants a changé et ces écoles se sont adressées à la bourgeoisie et à l’aristocratie (dès que celle-ci a congédié ses précepteurs). Ensuite les classes moyennes supérieures leur ont emboîté le pas. Même les filles ont parfois pu être admises. »
Les élèves boursiers toujours peu nombreux
Ces dernières années, les frais de scolarité ont augmenté de façon spectaculaire, pour faire face à la surenchère de dépenses d’équipements et à l’appétit des super riches du monde entier pour l’éducation « british ». Les élèves boursiers, eux, sont toujours aussi peu nombreux.
The Independent, scandalisé par le silence complice de la presse conservatrice, suggère alors : « Laissons ces écoles indépendantes voler de leurs propres ailes et rejoindre le reste des entreprises privées britanniques qui satisfont les goûts et les caprices des super riches de la planète. Qu’indépendant veuille vraiment dire indépendant. »
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