La préfecture d’Ille-et-Vilaine a pris vendredi 13 mai un arrêté d’interdiction contre une manifestation non déclarée « contre les violences policières », qui devait avoir lieu samedi à Rennes. La manifestation a été organisée par « des casseurs », selon Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur .

L’arrêté d’interdiction est « fondé sur le risque de troubles à l’ordre public, grave, sérieux, étayé par tout ce qui s’est passé ces derniers temps » dans la ville ainsi que par certains mots d’ordre, « qui, fait très grave, appellent à s’en prendre physiquement aux forces de police », a expliqué lors d’une conférence de presse Patrick Dallennes, préfet intérimaire et préfet délégué pour la zone de défense et de sécurité ouest.

Depuis deux mois, Rennes a été le théâtre de manifestations parfois violentes contre la loi travail. Le 28 avril, un jeune homme de 20 ans a perdu l’usage d’un œil à cause d’un projectile provenant, selon les manifestants, d’un lanceur de balles de défense (LBD40) de la police. Une enquête, ouverte par le parquet et confiée à l’inspection générale de la police nationale, est en cours pour déterminer l’origine exacte du projectile.

« Le droit de manifester est sacré, mais casser est un délit »

Le préfet a prévenu que « le dispositif de maintien de l’ordre (…) samedi à Rennes sera très consistant » et que les organisateurs et les participants éventuels à la manifestation interdite s’exposent à « un risque de sanction pénale ». Selon M. Dallennes, « environ 700 personnes » seraient amenées à manifester samedi, dont certaines « se sont préparées, se sont entraînées, ont organisé et préparé des actions de violence urbaine ».

Il s’agit d’une manifestation « de casseurs, d’activistes » qui ont « choisi de se rassembler pour s’en prendre aux forces de l’ordre », a renchéri le ministre de l’intérieur, interrogé sur le sujet vendredi soir au « 20 heures » de France 2. « Le droit de manifester est sacré, mais casser est un délit », a déclaré M. Cazeneuve.

L’interdiction de cette manifestation a été décidée alors qu’une centaine de militants contre la réforme du code du travail ont été évacués vendredi d’une salle municipale qu’ils occupaient depuis le 1er mai.