Une série culte analysée, et une deuxième saison sauvée par ses actrices
Une série culte analysée, et une deuxième saison sauvée par ses actrices
Chaque mardi dans La Matinale, la rédaction du « Monde » vous livre une sélection de séries à tester ou redécouvrir.
Grace and Frankie, la série télévisée américaine créée par Marta Kauffman et Howard J. Morris, est diffusée depuis le 8 mai 2015 sur Netflix. | MELISSA MOSELEY / NETFLIX
Cette semaine, nous vous invitons à redécouvrir une série culte, « The West Wing », à travers deux podcasts et une revue, dix ans tout juste après la diffusion du dernier épisode. La deuxième saison de « Grace and Frankie », quant à elle, vaut surtout pour ses deux interprètes qui la sauvent du fiasco.
Dans les couloirs de la Maison Blanche
Générique - A la Maison Blanche (Saison 2)
Durée : 00:46
Il y a exactement dix ans, le 14 mai 2006 pour être précis, le grand réseau américain NBC diffusait le tout dernier épisode de « The West Wing » (« A la Maison Blanche »), première série entrée dans notre panthéon personnel… et restée cultissime à nos yeux en dépit de son grand âge. Les débuts de « The West Wing » remontent en effet à l’automne 1999 (huit mois après l’apparition des « Soprano » sur la chaîne du câble HBO). On y suit les conseillers les plus proches du président des Etats-Unis, dans leur travail quotidien, qui pour « vendre » une loi au Congrès, qui pour assurer le porte-parolat de la Maison Blanche, qui pour écrire les discours du Potus (« President of the United States », dont même les Américains découvraient alors l’acronyme grâce à la série)…
A l’occasion de l’« anniversaire » du final de « The West Wing » donc, la série réapparaît dans l’actualité, notamment à travers deux podcasts et une revue qui lui sont entièrement consacrés.
Le premier podcast (en anglais), « Wingin It : The West Wing Podcast » (http://www.andreahowat.com/podcast/), a été conçu par deux jeunes amies qui, fans de la série, en commentent un épisode chaque semaine, juste après l’avoir revu ensemble. Le dernier podcast en date, diffusé mercredi 4 mai, aborde le premier épisode de la saison 5 qui, jusqu’à la saison 7 finale, se fit sans son créateur, Aaron Sorkin. L’ensemble de leurs échanges, commencés en mars 2015, sont bien sûr disponibles sur le site. Ponctué de banalités, cet échange hebdomadaire d’une demi-heure entre les deux amies est sympathique mais peu documenté, donc d’un intérêt limité.
West Wing Season 1 Episode 9 the Short List trailer
Durée : 04:51
Il en va tout autrement du dernier podcast en date, « The West Wing Weekly » (http://thewestwingweekly.com/), créé par le musicien Hrishikesh Hirway, très fin connaisseur de la série, et par le comédien Joshua Malina, appelé par Aaron Sorkin à entrer dans l’équipe du show en saison 4. Chaque semaine, depuis le 23 mars, les deux compères revoient et analysent chacun des 155 épisodes de « The West Wing ». Le dernier podcast mis en ligne, mercredi 4 mai, concerne l’épisode 7 de la première saison (chaque podcast hebdomadaire durant de trente à cinquante minutes).
Au-delà de l’analyse et des informations apportées sur chaque épisode, ces deux fans en ont fait un rendez-vous encore plus passionnant, en invitant très régulièrement un acteur, une actrice ou un membre de l’équipe de l’époque à témoigner de son expérience dans « The West Wing ». Dernière en date : la costumière en chef multiprimée Lyn Paolo (qui habille actuellement Olivia Pope, interprétée par Kerry Washington dans la série « Scandal »).
Enfin, en attendant d’autres parutions à venir, les plus accros pourront lire la revue en ligne TVSeries (http://tvseries.revues.org), sur le portail en ligne revues.org (Open Edition). Dirigé par l’universitaire Marjolaine Boutet, le numéro 8, intitulé « Philosopher avec “The West Wing” », s’intéresse aussi bien à la figure du président des Etats-Unis qu’à la Constitution américaine, à la démocratie qu’à la gestion des situations de crise. Martine Delahaye
« Grace and Frankie » peine à réjouir
Grace et Frankie - Bande-annonce saison 2 - Netflix [doublé]
Durée : 01:50
La première saison de « Grace and Frankie », diffusée il y a un an par Netflix, était, dans un genre léger proche de la sitcom – sans les rires enregistrés –, suffisamment savoureuse pour donner envie d’en savoir plus sur un carré de personnages constitué par deux couples de seniors. Dès le premier épisode, les deux maris, Robert (Martin Sheen) et Sol (Sam Waterston), avocats californiens associés, demandaient le divorce à leurs épouses respectives, Grace (Jane Fonda) et Frankie (Lily Tomlin), afin de consommer maritalement la liaison homosexuelle qu’ils entretenaient clandestinement depuis des lustres.
Mais la saison 2, proposée en son entier le 6 mai sur Netflix, trahit hélas, avec trois premiers épisodes soporifiques (la suite est heureusement plus convaincante), un épuisement prématuré du sujet. Ces destinées recomposées – les deux femmes se détestaient, mais apprennent à cohabiter dans la maison de plage achetée en commun – font du surplace.
Heureusement, les deux formidables actrices jouant les rôles-titres évitent le fiasco : Lily Tomlin en baba cool fumeuse de joints, pro-commerce équitable et produits bio ; Jane Fonda, élancée et bon chic bon genre, le visage quasiment aussi lisse que du temps où elle jouait dans Barbarella (1968), raide de corps et d’esprit, ne se laissant aller qu’après avoir descendu quelques dry martinis.
En jouant sur le registre de la proximité avec leur « vraie » vie, Fonda et Tomlin créent un formidable duo en opposition, aux reparties souvent désopilantes, n’hésitant pas à verser dans une grivoiserie assez crue, tandis que le couple masculin s’englue dans une médiocrité petite-bourgeoise, et la série dans des situations trop prévisibles. Renaud Machart
« Grace and Frankie », saison 2, créée par Marta Kauffman et Howard J. Morris. Avec Jane Fonda, Lily Tomlin, Sam Waterston, Martin Sheen (EU, 2015, 13 x 30 min). A voir sur Netflix.