Création de la première organisation de défense des youtubeurs
Création de la première organisation de défense des youtubeurs
Par Florian Reynaud
Plusieurs célébrités de ce nouvel écosystème s’allient pour créer l’Internet Creators Guild, qui vise à accompagner et expliquer ce qu’ils expliquent être un nouveau métier.
Le célèbre youtubeur Hank Green. | YouTube
S’il fallait un symbole du phénomène massif qu’est devenue la création sur YouTube et d’autres plates-formes, c’est celui-ci. Le très célèbre youtubeur Hank Green a annoncé mercredi 15 juin la création de l’Internet Creators Guild, une organisation à but non lucratif destinée à aider et défendre les youtubeurs et tous les créateurs qui œuvrent sur le Net, un peu comme… un syndicat.
« Je veux que vous essayiez de deviner le nombre de chaînes YouTube qui dépassent le million de vues mensuelles ? Quelques centaines ? Un millier ? Plutôt 37 000. »
Pour l’organisateur de la VidCon, le plus grand rassemblement annuel de fans et de stars de ce nouveau milieu, youtubeur, vineur (« Vine », la plate-forme de vidéos courtes de Twitter)… est désormais un métier comme un autre.
« Il n’existe pas de système pour protéger les créateurs, alors que beaucoup n’ont d’expérience dans aucune industrie, encore moins dans le coupe-gorge qu’est l’industrie du divertissement. »
Ainsi, l’Internet Creators Guild (ICG) se donne pour but d’aider les nouveaux arrivants dans la jungle commerciale que sont devenus YouTube et d’autres plateformes, mais aussi de faire du lobbying auprès des médias. L’ICG veut aussi favoriser la diversité dans un milieu que certains disent trop blanc et masculin. Tous les membres devront s’acquitter d’une adhésion annuelle de soixante dollars.
A la tête de ce syndicat un peu particulier, on trouve plusieurs youtubeurs anglophones célèbres, et l’une des fondatrices de la VidCon, Laura Chernikoff, a été nommée directrice exécutive de l’organisation.
Un vétéran du Net
Hank Green n’en est pas à son premier combat. L’été dernier, il avait engagé un bras de fer avec Facebook, qui encourageait alors ses utilisateurs à mettre en ligne des vidéos sur le réseau social plutôt que sur YouTube. Il accusait Facebook de laisser proliférer de très nombreuses vidéos volées parce qu’elles lui permettaient d’accumuler les vues sur le site. A l’époque, son billet de blog avait conduit l’entreprise à répondre et à nier publiquement certaines accusations.
S’il a presque dix ans, le monde des youtubeurs est encore un écosystème en pleine ébullition. Ses stars peuvent, très jeunes, devenir des professionnels rémunérés, parfois à coups de sponsors, de virées dans le cinéma, etc. Le business qui en découle demeure obscur, qu’il s’agisse des publicités déguisées dans les vidéos, ou du fonctionnement des « Networks », ces réseaux qui aident les créateurs à gérer leurs droits mais prennent un pourcentage de leurs revenus.