A l’issue d’une réunion dans la matinée au ministère de l’intérieur avec les différents ministres concernés par la gestion des inondations et de leurs effets, et en attendant les indemnisations des assureurs, Manuel Valls a annoncé, lundi 6 juin, la création d’un fonds d’extrême urgence pour les sinistrés modestes. Celui-ci, d’un montant de « plusieurs millions d’euros », sera géré par les préfets de département, en lien avec les centres communaux d’action sociale.

« Sans attendre, le gouvernement a décidé de mobiliser un fonds d’extrême urgence pour les personnes sans ressources ayant tout perdu. »

Le premier ministre a prévenu que si l’heure est à la décrue, il s’agit de demeurer vigilants. « Plusieurs situations font toujours l’objet de vigilance particulière : la Seine aval, le Cher, l’Essonne en amont de Corbeil-Essonnes », a énuméré le chef du gouvernement. « Il faut dans les jours qui viennent rester extrêmement prudents et vigilants : la décrue sera longue, et certains équipements ont été fragilisés. (…) Le retour à la normale prendra donc du temps. »

Urgence à redémarrer l’activité économique

Sur l’estimation des dégâts occasionnés, le premier ministre a averti qu’il faudrait « plusieurs jours avant de pouvoir faire une estimation » et a appelé à « être très prudent avec les chiffres avancés » à ce stade. « Plusieurs centaines de millions d’euros de dégâts » ont été constatés, mais « une grande partie des dégâts économiques [ne sont] pas remontés », a-t-il souligné.

Les sinistrés pourront être indemnisés par les assureurs une fois reconnu l’état de catastrophe naturelle, ce qui devrait être fait mercredi en conseil des ministres. Pour « simplifier et accélérer l’indemnisation », Juliette Méadel réunit lundi les assureurs au secrétariat d’Etat chargé de l’aide aux victimes. La secrétaire d’Etat devait demander aux assureurs qu’ils « travaillent à une indemnisation forfaitaire », c’est-à-dire « une indemnisation sans expertise, pour des dommages inférieurs à un certain montant » ; ce qui « permet une indemnisation plus rapide », a-t-elle expliqué lundi matin sur RTL.

« L’expertise est en train d’être effectuée » concernant les calamités agricoles, a affirmé Manuel Valls, précisant qu’en termes de récoltes les dommages étaient « particulièrement lourds ». Le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, devait réunir lundi les représentants du monde agricole et les élus de Seine-et-Marne.

Pour les commerces de proximité, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, doit convoquer une cellule de continuité économique, qui va arrêter des mesures d’aide exceptionnelles pour permettre la reprise des activités le plus vite possible. « Il y a urgence à redémarrer l’activité économique », a assuré le premier ministre. « La mobilisation est totale pendant la crise, mais aussi après la crise », a-t-il souligné.