Un membre de l’Etat islamique à Rakka, le 29 juin 2014. | Stringer / REUTERS

Pour la première fois depuis deux ans, l’armée syrienne appuyée par l’allié russe est entrée dans la province de Rakka, où le groupe Etat islamique (EI) est aussi la cible d’une offensive menée par les forces soutenues par Washington.

Les troupes du régime « sont entrées samedi matin pour la première fois dans la province de Rakka depuis août 2014 », lorsqu’elles en avaient été chassées par le groupe djihadiste, a indiqué samedi 4 juin Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Elles « sont soutenues par les frappes des avions russes et des supplétifs syriens entraînés par Moscou » dans leur offensive lancée jeudi.

Une « coordination non déclarée »

Le premier objectif de l’armée est de capturer la ville de Tabka, sur l’Euphrate, près de laquelle se trouve une prison contrôlée par l’EI et un aéroport militaire. Entrée dans la province de Rakka à partir du sud-ouest, elle se trouvait samedi à moins de 40 km de Tabka, capturée par l’EI en 2014. Cette année-là, l’EI avait exécuté 160 soldats après la prise de l’aéroport militaire de la ville.

Cette opération des troupes syriennes intervient une dizaine de jours après que les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde appuyée par les Etats-Unis, ont lancé une offensive dans la province de Rakka et avancent elles aussi vers Tabka, à partir du nord. « Il semble qu’il y ait une coordination non déclarée entre Washington et Moscou », estime M. Abdel Rahmane.

La quasi-totalité de la province de Rakka est aux mains de l’EI à l’exception des villes de Tal Abyad et d’Aïn Issa, d’où l’organisation djihadiste a été chassée par les FDS. L’organisation terroriste fait face désormais à deux offensives majeures dans cette région mais également dans la province voisine d’Alep, où les FDS avancent vers la ville de Manbij, tenue par le groupe.