Le bon, la brute et la terre battue
Le bon, la brute et la terre battue
M le magazine du Monde
Dès le 22 mai, les as du tennis seront de retour à Roland-Garros. A suivre, deux jeunes espoirs aux styles différents : l’Autrichien Dominic Thiem et l’Australien Nick Kyrgios.
Dominic Thiem et Nick Kyrgios. | Tiziana Fabi/Jose Manuel Ribeiro/AFP
Dominic Thiem
Elégant Il y a des joueurs qui donnent l’impression de boxer quand ils jouent au tennis. Dominic Thiem, lui, est plutôt du genre ballerine : délié, équilibré, gracieux. A côté du sien, le revers à une main de Richard Gasquet, pourtant modèle du genre, semble presque besogneux. Les « puristes » adorent.
Discret A 22 ans, l’Autrichien à l’allure d’adolescent pointe à la 15e place du classement mondial. Il y est arrivé sans faire de bruit. Depuis peu, les éloges pleuvent. Rafael Nadal, expert en terre battue, voit en lui un futur vainqueur de Roland-Garros.
Travailleur Avec son jeu qui paraît si facile, il est tentant de réduire le talent de Dominic Thiem à un don. Ses proches racontent pourtant l’histoire inverse : celle d’un gamin accro au boulot, aux remises en questions techniques, façonné à l’école du rugueux entraîneur Günter Bresnik.
Bien élevé Fils de deux professeurs de tennis, fruit de la middle class autrichienne, Dominic Thiem a toujours eu la balle jaune comme horizon. Parfaitement dans les canons policés de son sport, il dit rarement un mot plus haut qu’un autre. Et toujours poliment.
Nick Kyrgios
Sauvage Parfois surnommé « The Wild Thing », Nick Kyrgios a, de fait, un tennis plutôt sauvage. Il peut assommer ses adversaires à grands coups de services ou de coups droits, après avoir donné l’impression de dormir pendant dix minutes. C’est irrégulier, mais puissant, souvent efficace, brutal.
Prétentieux L’Australien est 19e au classement ATP. Seulement 19e, aurait-on envie de dire. Depuis deux ans, il est en effet annoncé comme un futur très grand joueur. Sans toujours confirmer sur le court. C’est déjà une petite star, mais son palmarès reste à faire.
Doué Les photos de Nick Kyrgios à 13 ans montrent un ado empâté plus fan de burgers que de sport. Ses parents l’auraient poussé à choisir le tennis. A l’époque, il dit préférer le basket. « Je n’aime pas tant que ça le tennis », raconte-t-il ainsi en 2015, avec cet art de cracher dans la soupe qu’il affectionne.
Provocateur Nick Kyrgios, fils d’un peintre d’origine grecque et d’une informaticienne malaisienne, a un goût, comme sa sœur actrice, pour le théâtre. Il aime casser ses raquettes, insulter ses adversaires et s’en prendre aux arbitres.