Le marché immobilier allemand en plein rattrapage
Le marché immobilier allemand en plein rattrapage
Par Jérôme Porier
Entre 2009 et 2015, les prix ont augmenté de 19 % outre-Rhin. Ils flambent surtout dans les grandes métropoles comme Munich, Berlin et Hambourg.
Vue du Reichstag, à Berlin. | Michael Sohn / AP
Après une longue torpeur, le marché du logement s’emballe outre-Rhin, révèle une étude du Crédit foncier publiée le 17 mai. Entre 2009 et 2015, les prix ont bondi de 19 % et le volume des transactions a gonflé de 18 % en Allemagne.
Cette inflation s’observe particulièrement dans les grandes métropoles. En cinq ans, les prix ont bondi de 52 % à Munich, de 44 % à Berlin et de 41 % à Hambourg. Les loyers suivent la même tendance : en onze ans, ils ont augmenté de 51 % à Berlin, de 40 % à Munich et de 37 % à Hambourg.
Cette vitalité de l’immobilier allemand se retrouve aussi dans la construction de logements neufs. Entre 2009 et 2015, alors que la construction patinait en France, le nombre de logements produits outre-Rhin est passé de 175 000 à 309 000 unités, atteignant son niveau le plus élevé depuis douze ans. « Le marché du logement allemand fait partie de ceux qui ont le moins souffert pendant la crise : dès 2012, on y retrouvait le niveau de construction de logements d’avant-crise », observent les auteurs de l’étude.
Ce dynamisme, qui va encore s’accélérer en raison de l’accueil d’un million de migrants sur le sol allemand en 2015, est un phénomène récent. Entre 2003-2015, la hausse des prix allemands a atteint 27 %, quand elle atteignait 50 % en France.
La raison ? « Le marché immobilier allemand s’est longtemps caractérisé par des prix raisonnables. La politique de reconstruction d’après-guerre a favorisé une offre abondante de logements, en particulier à des fins locatives », écrivent les experts du Crédit foncier.
La principale particularité de l’Allemagne est d’afficher la proportion de propriétaires la plus faible de l’Union européenne (53 % contre 70 % en moyenne). Autre singularité, les Allemands affichent le taux d’occupation le plus faible du Vieux Continent, avec deux personnes par logement en moyenne.