Les acteurs de la pêche du cabillaud s’accordent sur un moratoire en Arctique
Les acteurs de la pêche du cabillaud s’accordent sur un moratoire en Arctique
Cet accord gèle les aires de pêche au chalut autour de l’archipel du Svalbard et exige avant toute ouverture de nouvelles zones l’évaluation de leur fragilité.
L’association environnementale Greenpeace s’est réjouie, mercredi 25 mai, de la signature d’un accord gelant les aires de pêche au chalut autour de l’archipel du Svalbard (mers de Barents et de Norvège) et exigeant, avant toute ouverture de nouvelles zones, une cartographie précise de leurs fonds marins afin de déterminer leur fragilité.
BREAKING: Seafood industry to STOP expansion into pristine Arctic waters #savethearctic https://t.co/O0utQ8JAYF https://t.co/koZeTN3Tp0
— Greenpeace (@Greenpeace)
Cet accord, à effet immédiat, a été signé par les organisations professionnelles des deux flottes dominantes de la région, Fiskebåt pour la Norvège et Karat pour la Russie, les deux grands groupes de transformation du poisson européens, le danois Espersen et le britannique Young’s Seafood, ainsi que par la chaîne américaine de restauration rapide McDonald’s et les enseignes de distribution britanniques Tesco, Sainsbury’s et Marks & Spencer.
La fonte des glaces permet aux bateaux d’aller plus au nord
En Arctique, le recul de la banquise fait craindre une ruée vers des zones inexploitées. Dans les eaux glaciales du Svalbard, où sont prélevées 800 000 tonnes de cabillaud par an selon Greenpeace, 189 chalutiers disposent d’une licence de pêche.
« Le cabillaud se porte bien, les stocks sont bons, mais le réchauffement climatique est un réel motif d’inquiétude », la fonte des glaces permettant aux bateaux de s’aventurer toujours plus au nord, a souligné Frida Bengtsson, spécialiste de l’environnement marin à Greenpeace, saluant un « accord historique », négocié à l’initiative de l’organisation non gouvernementale.
« Fiskebåt s’engage à ne pas envoyer ses chalutiers pêcher le cabillaud dans des zones arctiques en mer de Barents où aucune pêche régulière n’a été pratiquée par le passé », a souligné dans un communiqué un dirigeant de l’organisation norvégienne, Jan Ivar Maråk, ajoutant que la flotte norvégienne allait « contribuer à identifier des zones particulièrement vulnérables et s’abstiendra d’y pêcher jusqu’à un recensement précis des stocks ».
« Nos clients veulent être sûrs que le poisson disponible dans nos magasins est capturé sans nuire aux écosystèmes marins », a avancé de son côté Giles Bolton, responsable de l’approvisionnement chez Tesco.
Enfin, saluant un accord « pionnier », McDonald’s estime que celui-ci encourage les bonnes pratiques halieutiques dans l’esprit des « certifications de pêche durable » fixées par le Conseil pour la bonne gestion des mers (Marine Stewardship Council, MSC).