Loi travail : Laurent Berger dénonce le « jeu de rôles » de la CGT et du gouvernement
Loi travail : Laurent Berger dénonce le « jeu de rôles » de la CGT et du gouvernement
Le Monde.fr avec AFP
Dans un entretien, le patron de la CFDT estime par ailleurs que les blocages « viennent de salariés et d’agents qui ne sont pas concernés » par le texte.
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, à Matignon le 11 janvier. | KENZO TRIBOUILLARD/AFP
Les blocages contre la loi travail « viennent de salariés et d’agents qui ne sont pas concernés » par le texte. C’est ce qu’affirme le secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), Laurent Berger, dans un entretien au Journal du dimanche, publié le 12 juin.
« Chacun prétend montrer ses muscles »
Interrogé pour savoir pourquoi le conflit sur le projet porté par la ministre Myriam El Khomri n’est toujours pas terminé, l’homme qui a remplacé François Chérèque à la tête de la centrale syndicale en 2012, avance deux causes principales. La première : la version initiale du texte était « inacceptable », ce qui a généré un ressenti très négatif de la population à son égard. Ce dernier a perduré en dépit des évolutions, que le patron de la CFDT juge « en faveur des salariés ».
La seconde raison avancée par M. Berger : les postures dans lesquelles se sont engluées la Confédération générale du travail (CGT) et l’exécutif. « Nous assistons à un jeu de rôles où chacun prétend montrer ses muscles. Il y a d’un côté un gouvernement en difficulté et de l’autre une organisation syndicale qui a voulu refaire son unité. »
« Préconise le dialogue, mais hystérise la société »
Le patron de la CFDT estime par ailleurs que la méthode adoptée par le gouvernement pour défendre le texte « fut très mauvaise » : elle n’a pas permis de donner le sens du texte. « Regardez où cela aboutit. Le projet de loi préconise le dialogue, mais il hystérise la société. Pierre Gattaz y est autant opposé que la CGT. »
M. Berger se montre également critique envers l’attitude des opposants au texte, jugeant nécessaire de « poser des limites » à l’expression de la contestation. « Il ne faut pas non plus accepter la dérive des mouvements d’extrême gauche, qui saccagent des locaux de la CFDT ou insultent des salariés (...) On ne pas tout tolérer. Si un mouvement d’extrême droite avait empêché la parution des journaux, nous aurions été un million dans la rue à défiler contre le fascisme. »