Des policiers chargent des manifestants à proximité immédiate de personnes blessées gisant à terre et recevant les premiers soins, le 14 juin 2016 lors de la manifestation contre la loi Travail à Paris. | OLIVIER LABAN-MATTEI / MYOP POUR LE MONDE

Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur, a appelé les syndicats souhaitant manifester contre la loi travail jeudi à Paris à la « responsabilité ». Hier M. Cazeneuve avait mis en garde les syndicats, leur déclarant que ce défilé « [n’apparaissait] pas envisageable », et justifié son appel en expliquant que « les policiers sont fatigués et ont besoin de retrouver des forces ».

Juste avant une réunion du groupe PS à l’Assemblée nationale, M. Cazeneuve a invité les syndicats à accepter une « proposition de responsabilité qui consiste à rendre possible l’expression qu’ils souhaitent dans un contexte de sécurité maximal ».

Le ministre a insisté sur le « niveau de menace extrêmement élevé avec un niveau de sollicitation extrêmement fort depuis plusieurs semaines des forces de l’ordre » qui sont mobilisées « sur l’Euro » de football, « aux frontières dans un contexte migratoire particulier », et « dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre ».

Ces dernières « sont rendues difficiles par la présence significative de groupes violents qui sont mobiles et qui s’en prennent à la fois aux forces de l’ordre – il y a eu plus de 500 policiers blessés –, aux manifestants et aux biens », a-t-il souligné.

Réunion avec le préfet de police

Le ministre a aussi précisé qu’une réunion devait se tenir, mardi à partir de 11 heures, entre les syndicats et le préfet de police. La préfecture de police a proposé à l’intersyndicale un « rassemblement statique » plutôt qu’un défilé, une proposition écartée lundi par les syndicats.

Le syndicat de gardiens de la paix Alliance, qui a de son côté demandé un report de la manifestation de jeudi, propose que la manifestation ait lieu lorsque les forces de l’ordre ne seront plus utilisées pour la lutte contre le terrorisme ou l’Euro.