Tim Cook, le patron d’Apple, va lever des fonds pour un poids lourd des républicains
Tim Cook, le patron d’Apple, va lever des fonds pour un poids lourd des républicains
Par Martin Untersinger
Apple ne contribuera pas au financement de la convention républicaine, prévue en juillet, comme plusieurs entreprises échaudées par les propos xénophobes de Donald Trump. En revanche, la marque s’engagera pour certaines personnalités du « Grand Old Party ».
Apple, dirigé par Tim Cook, ne contribuera pas, cette année, au financement de la convention républicaine, comme plusieurs autres entreprises échaudées par les propos de Donald Trump. | GABRIELLE LURIE / AFP
Tim Cook, le patron d’Apple, va lever des fonds pour un des poids lourds du parti républicain, le « speaker » de la Chambre des représentants, Paul Ryan. Un petit-déjeuner doit être organisé le 28 juin à Menlo Park (Californie), dans la Silicon Valley, en présence, notamment, du trésorier de la marque à la pomme. Les fonds levés sont destinés à financer les campagnes de Ryan et d’autres représentants républicains pour l’élection du prochain parlement.
S’agit-il de ménager les liens entre Apple et le « Grand Old Party » (GOP) ? L’information, révélée par le site américain Politico, intervient quelques jours après que l’on a appris qu’Apple ne financerait pas, cette année, la convention républicaine. Cette grande réunion, qui se tiendra en juillet à Cleveland (Ohio), consacrera, selon toute vraisemblance, Donald Trump comme candidat du GOP pour la course à la Maison Blanche de novembre. Paul Ryan, après avoir tergiversé, a apporté son soutien à Donald Trump au début du mois de juin.
La décision d’Apple de ne pas financer cette année la convention républicaine est directement liée, selon le New York Times, aux sorties racistes de Donald Trump sur les musulmans et les immigrés.
Même s’il n’est pas aussi médiatique que son prédécesseur, Steve Jobs, Tim Cook est un patron politisé : il a régulièrement engagé son entreprise dans la défense des homosexuels – lui-même a fait son « coming out » en octobre 2014 – et s’était aussi personnellement impliqué dans le bras de fer entre Apple et le FBI au nom de la défense de la vie privée.
Apple a été conspuée à plusieurs reprises par Donald Trump pour son refus de construire pour le FBI un logiciel permettant de contourner les moyens de protection de l’iPhone et pour la production de ses iPhone en Chine, l’un des chevaux de bataille de M. Trump.
Même si les deux grands partis américains comptent beaucoup sur l’aide des entreprises pour financer leurs très coûteuses conventions, les républicains se remettront du renoncement d’Apple : selon le New York Times, la contribution de l’entreprise à leur convention de 2008 s’était élevée à 140 000 dollars (près de 125 000 euros). Au total, la réunion de Cleveland devrait coûter, cette année, plus de 60 millions de dollars.
Hewlet Packard et Microsoft sur la même ligne
Mais plusieurs autres grandes entreprises ont déjà annoncé renoncer à contribuer financièrement à la convention républicaine, dont plusieurs issues du secteur des nouvelles technologies, comme Hewlett Packard et Microsoft. Si le premier a également renoncé à tout soutien auprès de la convention démocrate, Microsoft a décidé de ne fournir aux républicains qu’un simple accès à certaines de ses technologies, un accès auquel le camp d’en face aura également droit mais qui sera complété par un versement de fonds.
Apple, Microsoft et HP rejoignent notamment la grande banque Wells Fargo, le transporteur UPS ou le constructeur automobile Ford, qui ont, eux aussi, renoncé à financer la convention républicaine. D’autres ont décidé de donner beaucoup moins que lors des conventions précédentes. En revanche, Facebook et Google – qui sera d’ailleurs le diffuseur de l’événement sur Internet – ont annoncé qu’elles soutiendraient à parts égales les conventions démocrate et républicaine.
Les entreprises des nouvelles technologies justifient leur apport en fonds et en technologie auprès des deux grands partis américains par leur volonté de faciliter le processus démocratique. C’est aussi l’occasion de renforcer les contacts avec les responsables politiques, pour des entreprises qui dépensent beaucoup en action de lobbying auprès des deux acteurs majeurs de la vie politique américaine.