Andrey Amador est le premier Costaricien à porter le maillot rose du Giro. | Alessandro Di Meo / AP

Andrey Amador, premier Costaricien à porter le maillot rose du Giro, s’est emparé provisoirement des commandes de la course, vendredi 20 mai, à Cividale del Friuli, avant la grande étape des Dolomites.

En marge du classement général, l’Espagnol Mikel Nieve a enlevé en solitaire la 13e étape sur un parcours très exigeant -quatre ascensions- de moyenne montagne dans le Frioul (nord-est), tout près de la frontière slovène.

Nieve, laissé libre par l’abandon de son chef de file, l’Espagnol Mikel Landa, qu’il avait attendu en vain mardi en début d’étape, s’est adjugé son deuxième succès dans le Giro. Cinq ans après sa victoire dans une incroyable étape-marathon de près de 7 heures et demie conclue au refuge Gardeccia.

« Je savais que les favoris allaient s’observer », a commenté Nieve, un coureur expérimenté (pro depuis 2009) qui s’apprête à fêter jeudi prochain son 32e anniversaire. « C’est pour cette raison que je suis parti dans l’échappée ».

« C’était important pour le moral de l’équipe (Sky) de gagner », a ajouté le Basque qui a reconnu toutefois avoir bénéficié d’une situation imprévue: « Si Landa était resté en course, il est sûr que je n’aurais pas gagné aujourd’hui, on aurait joué le classement général. »

« Course tactique »

Les favoris, de fait, sont restés sur la réserve jusqu’au dernier col (Valle). C’est là, dans la forêt, que le porteur du maillot rose, le Luxembourgeois Bob Jungels, près de la rupture dans l’ascension précédente (Cima Porzus), a lâché prise. Il a basculé au sommet à une cinquantaine de secondes de ses adversaires, à peu près son retard à l’arrivée une quinzaine de kilomètres plus loin.

Vincenzo Nibali, dont l’équipe (Scarponi, Fuglsang) a longtemps dicté le rythme, s’est montré le plus en jambes, sans parvenir -ou chercher- à creuser l’écart.

A défaut de faire la décision, le champion d’Italie a réglé au sprint l’Espagnol Alejandro Valverde et le groupe de poursuite, pour la 3e place de l’étape. « Alejandro est parti de loin mais il a buté contre le vent », a expliqué Nibali à propos de ce sprint.

« La course, jusqu’à présent, a été surtout tactique. Aujourd’hui, c’était la première vraie dure journée », a estimé le Sicilien qui a souligné l’attentisme de Valverde mais s’est refusé à se fixer uniquement sur l’Espagnol: « Ceux qui sont devant sont en forme aussi, ce sont des adversaires redoutables. »

Dévotion

Amador, tout sourire, s’est rangé en tout cas derrière son chef de file: « Alejandro est le leader indiscutable de l’équipe. Il est venu pour gagner le Giro. »

« Je serai très content de me dévouer à 100 pour cent pour lui et lui faire gagner seconde après seconde », a ajouté le Costaricien (29 ans), pourtant 4e du classement final l’an passé (et vainqueur d’une étape en 2012).

La prochaine étape, la « tappone » (étape-reine), doit déterminer la vraie hiérarchie du Giro. Longue de 210 kilomètres entre Alpago et Corvara, elle franchit dans le massif des Dolomites six cols (Pordoi, Sella, Gardena, Campolongo, Giau, Valparola), dont quatre au-delà des 2000 mètres.

Si le Giau (9,8 km à 9,4 %) s’annonce le plus redoutable, à 41 kilomètres de l’arrivée, le parcours affiche au total un impressionnant dénivelé de 5400 mètres.