De la Pologne au Danemark, la presse européenne assommée par le choix du « Brexit »
De la Pologne au Danemark, la presse européenne assommée par le choix du « Brexit »
Le Monde.fr avec AFP
Les « unes » à travers l’Europe reflètent la stupéfaction qui secoue le Vieux Continent après le choix du Royaume-Uni de quitter l’UE.
La presse européenne signait samedi 25 juin, au lendemain du « Brexit », des « unes » reflétant la portée historique de l’événement et décrétait en majorité une Union européenne (UE) en deuil de ses idéaux et contrainte au sursaut pour assurer sa survie.
Seule une partie de la presse britannique, celle qui a mené une campagne virulente contre l’UE, se réjouissait du « séisme provoqué par le “Brexit” », célébrant à l’instar du Daily Telegraph « ce jour où les Britanniques ont voté pour reprendre le contrôle de leur pays ».
« Chapeau, la Grande-Bretagne ! », titrait en énormes lettres le Daily Mail :
« Voici le jour où le peuple silencieux de Grande-Bretagne s’est élevé contre l’élite méprisante de Bruxelles et une classe politique arrogante et déconnectée. »
Nettement plus inquiet, le tabloïd britannique Daily Mirror lançait un angoissant : « Que diable va-t-il se passer maintenant ? »
« Trahis par la patrie des Beatles »
Partout ailleurs en Europe, la presse manifestait sa stupéfaction. A la « une » du Haagsche Courant, des visages déformés par un cri d’horreur à la manière du peintre expressionniste Edvard Munch : le quotidien néerlandais a choisi un dessin pour illustrer le désarroi de la chancelière allemande Angela Merkel, du premier ministre néerlandais Mark Rutte et de David Cameron.
Le quotidien espagnol El Pais parlait lui, de « désastre », « une victoire d’un grand symbolisme offerte à tous les ennemis du projet européen ». Le journal de centre gauche évoquait une Union européenne « laminée » et « amputée » tandis que l’Allemand Taz félicitait avec ironie les populistes britanniques pour une victoire qui fait « trembler le continent ».
« C’est une bonne nouvelle pour les adversaires de l’intégration européenne, les populistes, les adeptes de l’égoïsme national, de l’isolationnisme et de la xénophobie », raillait le quotidien polonais Gazeta Wyborcza. « Trahis par la patrie des Beatles » et « Le retour de l’égoïsme national », renchérissait en Italie La Stampa. « Europe, réveille-toi », lançait Il Sole 24 Ore.
Le départ britannique promet des jours sombres pour l’Europe, selon le quotidien populaire allemand Bild qui parie sur « des mois voire des années d’incertitudes ».
Le danois Politiken saluait l’Europe de Rembrandt, Bruegel et Degas « qui a tant souffert et tant créé » et désignait une « flopée de responsables » à cet échec, avec en première ligne David Cameron et les diplomates européens.