La gazette de l’Euro : F comme Fou, E comme Eire, Z comme Zlatan
La gazette de l’Euro : F comme Fou, E comme Eire, Z comme Zlatan
Par Erwan Le Duc
Le groupe F a connu un dénouement incroyable, l’Eire jouera la France en huitième, et Ibrahimovic quitte la scène internationale.
Des supporteurs belges, le 22 juin dans la fanzone de Nice. | JEAN CHRISTOPHE MAGNENET / AFP
C’est aujourd’hui
Rien. Zéro match. Le néant. Sauf si vous faites autre chose de votre vie que de suivre l’Euro, auquel cas ce jeudi 23 juin sera un jour comme un autre, et nous nous excusons pour le dérangement. Pour les autres, attention à la descente, le décrochage footballistique risque d’être violent après deux semaines sous perfusion de ballon. Et autant vous le dire tout de suite, vendredi, ce sera le même programme. Voilà, maintenant vous savez.
C’était hier
GROUPE E : Belgique-Suède : 1-0, Italie-Irlande : 0-1. Le dernier tour de piste a été animé dans ce groupe E, surtout pour les Irlandais, qui ont arraché leur qualification en marquant, à cinq minutes du terme, le but de la victoire contre des Italiens assurés de la première place, et déjà déprimés à l’idée de récolter l’Espagne au prochain tour en cadeau.
En bas, au centre, le buteur et héros irlandais Robbie Brady, entouré de quelques amis. | DARKO VOJINOVIC / AP
Tout à leur joie, les Irlandais bondissaient partout sur la mauvaise pelouse de Lille, pensant aux retrouvailles qui s’annoncent avec le pays hôte. Car ce but change aussi la tête du tableau final, la France héritant donc de l’Eire plutôt que de l’Irlande du Nord (qui ira défier le Pays de Galles). Pour les Bleus, ce sera, dimanche à 15 heures à Lyon, un remake du fameux barrage retour qualificatif pour le Mondial 2010, celui avec la main de Thierry Henry…
Dans l’autre rencontre, la Belgique, qui finit deuxième, a dû attendre la 84e minute et un but de Radja Nainggolan pour faire craquer la Suède à Nice (1-0). Cette victoire lui ouvre les portes d’un huitième surprenant contre la Hongrie, et met un terme à la carrière internationale de Zlatan Ibrahimovic, qui part tête basse, regard haut (oui, c’est possible, c’est Zlatan).
GROUPE F : Portugal-Hongrie : 3-3, Islande-Autriche : 2-1.
Qui aurait parié, avant le début de l’Euro, que ce Portugal-Hongrie serait la rencontre la plus excitante du premier tour ? Grâce au culot hongrois et au talent de Cristiano Ronaldo, ainsi qu’à la fébrilité défensive des deux équipes, les spectateurs du Parc OL ont eu le droit à 90 minutes complètement folles.
1 - @Cristiano est le 1er joueur à marquer lors de 4 éditions différentes de l’EURO (2 en 2004, 1 en 2008, 3 en 2012, 1 en 2016). Star.
— OptaJean (@OptaJean)
A la suite de ce match nul, la Hongrie se qualifie en tête de ce groupe avec 5 points. Le Portugal n’a pas gagné un match, mais franchit le premier tour en se classant troisième avec 3 points, derrière… l’Islande, 5 points également.
Pour leur premier Euro, les Islandais ont signé leur première victoire, contre l’Autriche, grâce à des buts de Bödvarsson et Traustason, et terminent dauphins de ce groupe F (comme « fou »). Impossible de ne pas repenser à la saillie de Cristiano Ronaldo à l’issue du premier match (1-1) : « L’Islande n’a rien essayé, ils n’ont fait juste que défendre, défendre, défendre, et joué en contre. Pour moi, c’est une petite mentalité. C’est pourquoi ils ne feront rien (dans la compétition). » Comment dit-on « la monnaie de sa pièce » en islandais ?
The Icelandic commentary on their last minute goal is incredible...
https://t.co/mjbITo8omI
— BreatheSport (@BreatheSport)
Pour autant, les Portugais ne seront pas mécontents d’être reversés dans la partie du tableau la plus abordable, même si un huitième fort compliqué les attend contre la Croatie. Pour l’Islande, ce sera l’Angleterre.
C’est dit
« Karim Benzema n’est pas parmi les 23, j’aurais aimé que la justice puisse aller plus vite. Mais il n’est pas suspendu à vie, je ne suis jamais pour les suspensions à vie. » Noël Le Graët, président de la Fédération française de football, en conférence de presse à Clairefontaine, répondant à une question qui n’intéresse plus grand monde.
C’est vu
Zlatan Ibrahimovic quitte la scène internationale, le 22 juin à Nice. | Claude Paris / AP
« Je ne pense pas qu’on trouvera un nouveau Zlatan, il est spécial, unique. Nous pourrons trouver un autre très bon joueur, mais un petit pays comme Suède n’aura pas un autre Ibrahimovic », a expliqué le sélectionneur suédois Erik Hamren pour saluer la fin de la carrière internationale de la star.
C’est bonus
Le premier tour de l’Euro à 24, c’est terminé. C’était bien ? Le débat est ouvert, il figure en tout cas parmi notre top 5 des discussions de comptoir depuis le 10 juin, à égalité avec Paul Pogba, les pelouses, les hooligans, et Will Grigg’s on fire.
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Dans le monde de l’UEFA, la question ne se pose pas, tout roule. « Il y a eu une baisse significative du nombre de buts marqués, et c’est vrai que les buts sont importants dans le football », a concédé Giorgio Marchetti, directeur des compétitions de l’instance européenne. « Si avoir plus de buts signifie des matches qui se terminent à 4-0, l’intérêt n’est pas forcément là. J’ai trouvé vraiment passionnants des 0-0 ou des 1-0 », a-t-il encore expliqué, prouvant qu’on avait le sens de l’humour et de la mesure du côté de l’instance européenne.
Le tableau final est en tout cas délicieusement incongru, avec d’un côté l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, la France ou l’Angleterre, soit 9 trophées mondiaux et 11 européens, et de l’autre, la Croatie, la Belgique, le Portugal ou le Pays de Galles, soit aucun titre international.
Espérons simplement que ces premiers huitièmes de finale de l’histoire du tournoi seront le théâtre de toute la tendresse dont le football peut aussi être l’agent provocateur.
Monty Python Match Of The Day
Durée : 00:34